AccueilTrains en ville Héritages ferroviaires et projets urbains (XIXe-XXIe siècles) :)
Publié le jeudi 27 mars 2025
Résumé
Bordeaux Métropole souhaite encourager toute étude monographique de quartiers de villes voire d’édifices façonnés par et pour les modes de transport qui interrogent leur statut patrimonial actuel et futur. En prenant pour focale la période contemporaine (XIXe-XXIe siècle), cet appel à communications est ouvert à toutes les aires géographiques, à condition qu’elle touche une (des) ville(s), petite(s), moyenne(s) ou grande(s). Les propositions formulées par des professionnels de la recherche, de l’histoire urbaine et de l’aménagement urbain seront les bienvenues tout comme celles des jeunes chercheurs et chercheuses, praticiens et praticiennes, mais également des spécialistes de l’histoire du rail et des transports qui s’intéressent à l’aménagement urbain.
Annonce
BORDEAUX, 16-17 OCTOBRE 2025
Contexte
La Ville de Bordeaux dont le Port de la Lune est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial depuis 2007, et Bordeaux Métropole organisent régulièrement, depuis plusieurs années déjà, en partenariat avec le milieu international, institutionnel, scientifique, technique, professionnel et associatif, des journées d’étude consacrées à la connaissance et à la préservation des patrimoines, dans leurs dimensions urbaine, urbanistique et architecturale.
Après un cycle de trois journées d’étude consacrées en 2016-2018 à la gestion des sites du patrimoine mondial et les valeurs de leur zone tampon ; en 2020 ont eu lieu malgré tout des journées organisées à propos des boulevards « d’ici et d’ailleurs ». 2022 a célébré les ponts et les villes2, à l’occasion du bicentenaire du pont de pierre de Bordeaux. L’année suivante présenta l’opportunité de réfléchir aux patrimoines de l’université en ville et de l’opération d’intérêt métropolitain Bordeaux Inno Campus (BIC). En 2024, le patrimoine sportif retint l’attention à l’occasion des Jeux olympiques et du centenaire du Parc Lescure de Bordeaux.
À chaque opportunité, Bordeaux Métropole, persuadée que les partages d’expérience sont riches d’enseignements, prend soin de réunir d’autres villes françaises et étrangères sur les thèmes de réflexion qu’elle propose. Elle prend soin également de croiser des regards interdisciplinaires, profanes et spécialisés, dans l’objectif de publications gratuites de grande qualité scientifique et graphique, accessibles à tous les publics.
« Trains en ville » : voilà le thème de l’année 2025. À l’heure où Bordeaux Métropole réfléchit à l’avenir du développement de son territoire (à l’horizon 2030 et plus) autour des axes de transports structurants de ces dernières années (50 000 logements au long des axes de tramway depuis les années 2000) ou à venir (nouvelles lignes de bus express, réseau de RER métropolitain en coopération avec les territoires voisins, 6 entrées métropolitaines à proximité de la rocade, réseaux de modes actifs (vélos et piétons)… il est pertinent d’apporter des connaissances et expériences sur les patrimoines ferroviaires et les projets urbains.
Si ces réflexions sont actuelles et prospectives, elles engagent aussi un regard rétrospectif, car même dans une ville née du port, l’urbanisation bordelaise s’est liée aux transports ferroviaires dès le XIXe siècle, comme en témoigne la gare Saint-Jean et son quartier. Les opérations liées aux gares et aux tramways des premiers temps, ou encore à celles et ceux du XXe siècle, ont-elles généré une urbanisation spécifique ? Des quartiers nouveaux, des couloirs d’urbanisation, des entrées de ville, de nouvelles centralités périphériques ? Ont-elles généré des usages nouveaux ? Quels impacts ont-elles eu sur leur environnement urbain et leur site naturel ? En somme, un éclairage sur les héritages des transports passés et l’urbanisation qui leur est associée (ou pas) pourrait permettre de mieux envisager les mutations urbaines à venir que les transformations actuelles des mobilités et des infrastructures rendent nécessaires.
Argumentaire
L’histoire des transports et des mobilités3 est, à l’heure actuelle, un champ bien développé4, peut-être n’en est-il pas ainsi en ce qui concerne ses liens avec l’histoire urbaine. L’Histoire de la France urbaine a bien acté dans les années 1980 l’importance du chemin de fer et le développement des transports en général en lien avec les phénomènes d’urbanisation5. Les infrastructures de transport ont aussi déjà fait l’objet de nombreuses études en relation avec l’histoire urbaine6. Il s’agira ici de reconsidérer la place spécifique des transports urbains par rail dans une large perspective d’histoire urbaine et urbanistique. Le train, qui a connu une période de gloire de la Seconde Révolution industrielle jusqu’avant-guerre, a sans doute dû subir la concurrence de la route ensuite. Comment s’en est-il accomodé ? Est-il susceptible de retrouver un attrait dans les aménagements contemporains ? Ses connexions avec d’autres modes de transport ne doivent pas être évacuées, tout comme ne doivent pas l’être non plus ses relations avec le cœur, les périphéries et les entrées des villes.
Loin de se réduire à ses seules fonctions, le rail participe de la morphologie urbaine : des formes spatiales de la ville, mais aussi de ses espaces vécus7. Qui n’a pas le souvenir d’une arrivée en train à Venise, à Marseille ou Londres ? Qui ne garde pour soi, au contraire, le souvenir d’une petite gare d’enfance en campagne, le cliquetis d’un tramway de bois dans une ville exotique, l’arrivée dans une station balnéaire8 ?... Une véritable période d’engouement pour le rail s’est aussi ouverte à Bordeaux des années 1840 aux années 19409. Après une période de réutilisation des emprises abandonnées pour d’autres mobilités (ex. vélo, piéton…) ou d’autres usages (ex. nature) mais aussi de rejet au regard des impacts urbains (coupure, nuisance sonore...).
L’imaginaire ferroviaire a-t-il conservé sa puissance ? Comment la mobilité ferroviaire extra mais aussi intra-urbaine est-elle porteuse de valeurs quotidiennes mais aussi de défis urbanistiques, à l’heure où le nombre de déplacements urbains quotidiens explose ce qui rend le citadin plus dépendant que jamais des transports urbains et inter urbains ?
L’historienne Isabelle Rabault-Mazières le précise dans le cas parisien, mais sans doute son étude vaut-elle aussi pour de nombreuses autres villes : « Pour le Parisien désireux de s’installer en banlieue, la qualité des transports en commun est aujourd’hui un critère décisif. Il suffit d’être tassé chaque matin parmi les voyageurs dans un train à destination de Paris, ou au cœur de la file désespérante des voitures sur les grands axes routiers pour se rendre compte que s’installer en banlieue n’est possible que si l’on peut commodément travailler ailleurs. Il n’en a pas toujours été ainsi. Longtemps lieu de travail et lieu de résidence se sont superposés, et les nouvelles opportunités offertes à partir des années 1840 par le développement des chemins de fer de banlieue furent loin d’être évidentes10. »
Quelle place le chemin de fer, aujourd’hui et demain, peut-il occuper au regard de l’accès à l’emploi/la formation, aux loisirs ? Quelles temporalités d’usage du transport ferroviaire ? Quelles modalités d’usage au regard du développement des modes actifs (marche et vélo) dicté par la transition énergétique et la santé de nos concitoyens ?
En effet, l’extension du rayon domicile-travail conséquente à la mise en place des transports de banlieue offre des opportunités d’emplois plus importantes que celles précédant la mise en place de ces réseaux. Mais, elle a pour corollaire et inconvénient majeur une augmentation du temps de transport quotidien et une périurbanisation galopante : faut-il considérer ce temps comme perdu, pour l’individu, la famille, la société ? Quelles en sont les conséquences sur l’habitat et donc l’urbanisme associé11?
les incidences du rail sur l’urbanisation seront donc privilégiées ; l’étude des liens entre ses systèmes techniques, géographiques, historiques et urbanistiques sera particulièrement appréciée. On ne saurait, en effet, comparer les gares centrales des grandes agglomérations à celles de leurs périphéries, les « voies de ceinture » et leurs gares routières, voire les gares de ligne des communes rurales proches – parfois disparues – des banlieues. Les études portant sur les réflexions, les implantations, les déplacements de gares urbaines centrales et/ou périphériques seront ainsi particulièrement bienvenues12, en particulier si elles s’intéressent à l’impact et l’intégration de ce mode de transport dans l’écosystème vivant dans sa globalité en faveur de sa résilience.
En effet, la très récente loi 2023-1269 du 27 décembre 2023 relative aux services express régionaux métropolitains instaure de véritables projets de transports collectifs multimodaux qui s’appuient sur un renforcement de la desserte ferroviaire13 : qu’en sera-t-il de l’urbanisme associé et des liens entre les territoires ?
Nous souhaitons donc encourager toute proposition relative aux problématiques listées ci-dessous mais également toute étude monographique de quartiers de villes voire d’édifices façonnés par et pour les modes de transport qui interrogent leur statut patrimonial actuel et futur. On ne saurait négliger dans ces études et recherches celles les plus anciennes et méconnues, et notamment celles du premier XIXe siècle14 jusqu’aux projets les plus contemporains, réalisés ou non.
En prenant pour focale la période contemporaine (XIXe-XXIe siècles), cet appel à communications est ouvert à toutes les aires géographiques, à condition qu’elle touche une (des) ville(s), petite(s), moyenne(s) ou grande(s). Les propositions formulées par des professionnels de la recherche, de l’histoire urbaine et de l’aménagement urbain seront les bienvenues tout comme celles des jeunes chercheurs et chercheuses, praticiens et praticiennes15, mais également des spécialistes de l’histoire du rail et des transports qui s’intéressent à l’aménagement urbain.
Problématiques
Les transports ont fait et refait les villes. En est-il et en sera-t-il toujours ainsi ?
Quelle est la portée contemporaine et opérationnelle des études d'histoire urbaine pour développer des projets d'aménagement urbain autour des transports par rail ?
Un éclairage sur les héritages des transports passés et l’urbanisation qui leur est associée (ou pas) permettrait-il de mieux envisager les mutations urbaines à venir, à l’heure où de nouvelles formes de mobilités les rendent nécessaires ?
Comment la mobilité ferroviaire extra mais aussi intra-urbaine est-elle porteuse de valeurs quotidiennes mais aussi de défis urbanistiques ?
Le rail a connu une période de déclin, voire de disparition en termes de réseaux, au profit de la route : un retour en force de ces modes de transport est-il inéluctable à l’aire de l’apaisement routier et d’un urbanisme plus soutenable ?
À quelle(s) condition(s) ce retour est-il acceptable au regard des contraintes sur les territoires de cette infrastructure terrestre lourde et monofonctionnelle ?
Thèmes suggérés
Projets et réalisations, utopies et réalités des chemins de fer urbains du début du XIXe siècle aux débuts du XXIe siècle
Architecture et urbanisme des quartiers de gare anciens et actuels, patrimoines architectural et urbain des gares, des infrastructures et équipements ferroviaires
Usages, perceptions et représentations des quartiers de gare anciens et actuels
Lignes ferroviaires disparues et réhabilitées
Mobilités intra et extra-urbaines, aires de mobilités domicile/travail/loisir
Centralités ferroviaires, entrées de villes, intermodalités
Mobilités et résilience territoriale
Modalités de soumission
Les propositions de communication de deux pages maximum accompagnées d’un titre et d’une bibliographie succincte sont à envoyer à Sylvain Schoonbaert et Tatiana Chantant (s.schoonbaert@bordeaux-metropole.fr ; t.chantant@bordeaux-metropole.fr) accompagnées d’un court curriculum vitae des candidat·es comprenant leurs coordonnées
avant le 1er juin 2025.
Les propositions doivent être envoyées au format PDF.
Elles prendront le format d’une communication orale (20 min) accompagnée d’un support visuel de type Power Point.
Les participant.es retenu.es seront appelé.es à commencer la rédaction de leur communication dès les journées d’étude (prévues les 16-17 octobre 2025), en vue d’une publication en 2026.
Calendrier prévisionnel
Juin 2025 : sélection des propositions, établissement d’un préprogramme (réunion hybride)
Septembre 2025 : finalisation et diffusion du programme (réunion hybride)
16-17 octobre 2025 : journées d’études (dates prévisionnelles)
Comité scientifique
- Andréa Kiss, vice-présidente de Bordeaux Métropole, aménagement urbain et naturel, foncier opérationnel, maire du Haillan
- Emmanuelle Bonneau, directrice de l’Institut d’aménagement, d’urbanisme et de tourisme, Université Bordeaux-Montaigne
- Karen Bowie, professeure émérite à l’École nationale supérieure d’architecture Paris-La Villette, membre titulaire de l’équipe de recherche AHTTEP (Architecture Histoire Techniques Territoires Patrimoine, UMR CNRS/MC 3329 AUSser)
- Laurent Coudroy de Lille, maître de conférences à l’École d’urbanisme de Paris
- Franck Descoubes, directeur général de l’aménagement, Bordeaux Métropole
- André Lortie, architecte, docteur en urbanisme, professeur à l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Belleville, directeur de l’IPRAUS/AUSser CNRS 3329.
- Simon du Moulin de Labarthète, directeur général de l’agence d’urbanisme Bordeaux Aquitaine, a’urba
- Catherine Dupraz, directrice générale des affaires culturelles, Ville de Bordeaux
- Karine Mabillon, directrice générale des mobilités, Bordeaux Métropole
- Muriel Mauriac, conservatrice des Monuments historiques, Direction générale des affaires culturelles Nouvelle-Aquitaine
- Anne-Laure Moniot, cheffe du service architecture et patrimoine urbain en projet, direction de l’urbanisme, Bordeaux Métropole
- Arnaud Passalacqua, professeur à l’École d’urbanisme de Paris
- Luis Santos y Ganges, professeur à l’École d’architecture de l’Université de Valladolid
- Sylvain Schoonbaert, chef de projets, service de l’architecture et du patrimoine urbain en projet, direction de l'urbanisme, Bordeaux Métropole
Catégories
- Études urbaines (Catégorie principale)
- Sociétés > Histoire
Lieux
- Au fond à gauche - Hôtel de Bordeaux Métropole Esplanade Charles de Gaulle
Bordeaux, France (33)
Dates
- dimanche 01 juin 2025
Fichiers attachés
Mots-clés
- chemin de fer, urbanisation, histoire urbaine, histoire ferroviaire
Contacts
- SYLVAIN SCHOONBAERT
courriel : s [dot] schoonbaert [at] bordeaux-metropole [dot] fr
Source de l'information
- SYLVAIN SCHOONBAERT
courriel : s [dot] schoonbaert [at] bordeaux-metropole [dot] fr
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« Trains en ville Héritages ferroviaires et projets urbains (XIXe-XXIe siècles) :) », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 27 mars 2025, https://calenda-formation.labocleo.org/843647