Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales
Care et handicap
Care and Disability
Numéro spécial d'Alter, revue européenne de recherches sur le handicap
Special issue of Alter, European Journal of Disability Research
Publicado el jeudi 04 de juillet de 2013
Resumen
La Revue Alter. Revue européenne sur le handicap lance un appel à article pour un numéro spécial sur le thème « Care et handicap ». L’objectif d’Alter n’est pas de revenir sur le débat entre les deux approches (disability studies vs ethics of care) pour les opposer, mais d’approfondir ou de renouveler les questions qu’il a posées. Les propositions peuvent soit prendre la forme d’articles de nature plutôt théorique, soit d’articles très axés sur l’empirie. Elles peuvent concerner les différentes dimensions de la problématique du care dans le champ du handicap.
The Journal Alter. European Journal of Disability Research is publishing a call of papers for a special issue on "Care and Disability". In publishing this special issue, Alter’s aim is not to return to the debate surrounding the two approaches(Disability Studies vs. ethics of care), but to take a more in-depth look at and renew the issues that it has raised. Proposals may take the form either of articles of a theoretical nature or of articles focusing on empirical data. They may relate to the different dimensions of the care issue within the field of disability. Abstract and papers might be written in English or French.
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Programme
Depuis une trentaine d’années dans les pays anglo-saxons, plus récemment en France, un courant des SHS, celui de l’éthique du care[1], critique l’idée - portée par la pensée progressiste depuis les Lumières - d’un sujet rationnel autonome existant en lui-même (le sujet moderne, cartésien, occidental)[2]. La pensée du care met en évidence un sujet relationnel, « attaché », qui se construit et évolue par et dans des relations de care. Les auteurs appartenant à ce courant ont ainsi mis l’accent sur la vulnérabilité et la dépendance constitutives de tout un chacun, quel qu’il soit, sur le besoin de relations de care qui en découle, sur l’asymétrie et la dimension affective de cette relation. En même temps qu’il promeut une nouvelle figure de la personne et du citoyen, l’objectif de ce courant est de réhabiliter les pratiques et les valeurs liées au care, souvent cachées, non-dites, implicites, etc. en proposant un modèle alternatif à l’approche dominante d’éthique de la justice (Tronto, 2009).
Ce courant de pensée a croisé les recherches sur le handicap, mais il y a rencontré des critiques, parfois assez radicales, notamment de la part d’un autre courant de pensée, issu des mobilisations des personnes handicapées : les disability studies[3]. Celles-ci se sont en effet développées à partir d’une contestation des pratiques existantes, notamment les pratiques de médicalisation et d’institutionnalisation des personnes handicapées (particulièrement développées dans le cadre de la rééducation et de la réadaptation), vécues comme infantilisantes, oppressives et ségrégatives. Dans les années 1970, les personnes handicapées engagées dans le mouvement handicapé, ont reformulé leur expérience, non plus comme une expérience « d’inadaptation des individus à la société », mais comme une expérience « d’exclusion de la part de la société ». Elles ont alors défini leur handicap comme construction sociale, conséquence des barrières architecturales, économiques, juridiques et culturelles que la société impose aux personnes atteintes de déficiences, récusant ainsi la conception qui avait jusqu’alors prévalu selon laquelle le handicap était la conséquence sociale d’une déficience biologique et/ou psychologique des individus. A ainsi été formulée l’opposition maintenant connue entre deux modèles, le modèle médical et le modèle social du handicap. Les disability studies ont revendiqué la capacité des personnes handicapées à décider pour et par elles-mêmes, et à contrôler leur vie (« Nothing about us without us »). Ce faisant, elles ont critiqué la normativité de l’homme valide (c’est-à-dire de la norme bio-fonctionnelle qui le constitue), tout en promouvant l’idée d’un sujet autonome, seul à savoir définir et évaluer les services dont il souhaite bénéficier, devant être en mesure de les contrôler, sans être pris dans des liens affectifs avec un pourvoyeur de soin (carer). Cette revendication de l’autonomie, associée à la dénonciation des rapports de domination subis jusqu’alors dans les pratiques de soin, a été au cœur du combat du mouvement des personnes handicapées. Elle a d’abord conduit les disability studies à récuser la pertinence de la pensée du care, voire à la dénoncer comme la poursuite d’une idéologie de la domination des personnes handicapées, perpétuellement représentées comme matériellement et affectivement dépendantes et passives (Keith, 1992). Afin de mettre l’accent sur la volonté de contrôle et d’autonomie des personnes handicapées dans leur vie quotidienne, ces auteurs ont défendu la mise en œuvre d’une relation formalisée et fonctionnelle d’aide, de nature contractuelle, excluant toute dimension émotionnelle. A l’idée de care, ils ont opposé des termes tels que help, support ou personal assistance (Shakespeare, 2000).
Depuis, ces deux courants de pensées se sont beaucoup enrichis, ils ont développé des retours critiques sur leurs propres positionnements qui ouvrent des perspectives intéressantes. Ainsi, la pensée du care a pris soin de se distinguer d’une sorte d’essentialisme que d’aucuns lui avaient imputé, selon lequel les femmes auraient été « naturellement » disposées à prodiguer du care à des êtres « naturellement » faibles (enfants, malades, personnes âgées ou handicapées…). Plusieurs auteurs ont notamment attiré l’attention sur l’assignation au travail du care de certains groupes sociaux selon l’appartenance de genre, de classe et de racialisation (Glenn, 2009 ; Tronto, 2009). Au-delà de l’approche du care en termes de besoins à satisfaire, de receveurs et de pourvoyeurs, les travaux sur le care insistent de plus en plus sur la notion d’interdépendance. Des auteurs, comme E. Kittay (Kittay et Feder, 2002), ont également montré que les relations asymétriques ne sont pas nécessairement des rapports de domination, que les relations de care ne sont pas univoques et que les positions de pourvoyeur ou de receveur ne sont jamais définitivement assignées. Du côté des disability studies, des nouvelles générations ont critiqué la radicalité de la définition sociale du handicap qui négligeait complètement l’expérience du corps et de la déficience, la dimension intime et privée du handicap et ont voulu produire une conception moins abstraite de la personne handicapée (Shakespeare, 2006 ; Thomas, 2007). Enfin, d’autres courants se sont emparés de cette question ; ainsi, la sociologie des techniques a renouvelé les approches du care et de la personne (Mol et al., 2010 ; Pols, 2006). Sans converger dans leurs approches ni dans leurs résultats, ces différents travaux ont en commun de réfléchir à la qualification de la personne engagée dans les relations de care, via les relations qu’elle produit et qui la produisent, tant dans l’espace privé que dans l’espace public. Cette volonté de montrer que le care ne se limite pas à la relation dyadique mère-enfant a ainsi été l’occasion d’un renouvellement des approches théoriques et des recherches empiriques. Il nous semble intéressant de prolonger le débat initié par ces courants de pensée, dans leur façon notamment d’attirer l’attention sur l’importance de réfléchir à l’influence de la qualification de la relation sur la qualité –qualification- des personnes engagées. Au moment où politiques publiques du handicap s’articulent autour des principes de droits des personnes, de citoyenneté et de participation sociale, ces questions nous paraissent particulièrement importantes.
Axes thématiques
Différentes lignes semblent particulièrement intéressantes à explorer :
- les dimensions collectives / partagées du care, notamment des positions « care givers » / « care receivers » et du rôle de chacun dans la relation de care. Il semble en effet important de s’interroger sur la division qui semble être faite entre le statut passif de celui reçoit, « dépendant », et celui qui donne, « actif ». Ce questionnement touche non seulement la relation d’individu à individu mais aussi la configuration donnée à celle-ci par les institutions (notamment les institutions du handicap). Quelles tensions existent entre le souci de protection des usagers et celui de la défense de leur autonomie ? Cet axe peut aussi être l’occasion d’interroger le rôle des instances de participation sociale mise en place par la loi de 2002-2 sur les possibilités de transformation du statut de destinataire de care ;
- la nature du care, une des questions étant de préciser les formes ou types de care concernant les personnes handicapées : quel est l’enjeu de cette qualification distincte du soin ? Peut-on parler d’un care médical ou médico-social ? Quelles politiques, quels collectifs et quels modèles de personnes sont mobilisés en arrière plan ?
- la valeur du care , un des axes de réflexion portant sur sa qualification morale : le care peut être bon ou mauvais (comme le montre la question de la maltraitance). Comment caractériser le « bon care » ? A qui cela incombe-t-il ? Quels points de vue cela fait-il prévaloir ? Quelles sont alors les différentes conceptions du care qui peuvent être véhiculées par les acteurs et les théories et de quelle manière peuvent-elles être en contradiction ou au contraire être « conciliées » ? Quels types de connaissances requises pour réaliser ce care
- la figure du « sujet » qui émerge de chaque configuration. Au sein des disability studies comme de la pensée du care, cette idée a été défendue que nous sommes tous constitués par des relations, que l’on soit ou non atteint d’un handicap, que nous ne pouvons vivre que parce que nous mangeons, nous lavons, soignons nos maladies… qu’enfants, nos parents ou proches se sont occupés de nous, que, devenus âgés, nous aurons pour la plupart besoin d’aide et de soin pour vivre au quotidien , que chacun n’est que « temporairement valide ». Des auteurs ont néanmoins insisté sur le fait qu’à certains moments, nous nous considérons et nous sentons autonomes, indépendants ; à d’autres moments, dépendants, assujettis à la volonté des autres. D’autres auteurs ont davantage insisté sur l’interdépendance que sur une alternance dépendance-autonomie ; d’autres auteurs enfin ont cherché à concilier les deux approches, façonnant à chaque fois une conception différente du citoyen attachée à cette personne.
L’objectif d’Alter en publiant un numéro spécial sur la thématique « Care et handicap » n’est pas de revenir sur le débat entre les deux approches (disability studies vs ethics of care) pour les opposer, mais d’approfondir ou de renouveler les questions qu’il a posées. Les propositions peuvent soit prendre la forme d’articles de nature plutôt théorique, soit d’articles très axés sur l’empirie. Elles peuvent concerner les différentes dimensions de la problématique du care dans le champ du handicap.
Bibliographie
- Glenn N.E. (2009), Le travail forcé : citoyenneté, obligation statutaire et assignation des femmes au care, p. 113-131, in Molinier, Laugier, Paperman (eds), 2009.Qu’est-ce que l’éthique du care ? , Paris, Editions Payot.
- Hughes, B., Mckie, L., Hopkins, D., & Watson, N. (2005). Love's labours Lost? Feminism, the disabled people's movement and an ethic of care. Sociology, 39(2), 259-275.
- Keith, L. (1992). Who Cares Wins? Women, caring and disability. Disability & Society, 7(2), 167-175.
- Kittay E. (2011). The Ethics of Care, Dependence, and Disability, Ratio Juris, 24(1), pp. 49-58.
- Kittay E.F. and Feder E.F. (2002), The subject of care : feminist perspectives on dependency, Rowman & Littlefield Publishers, Lanham.
- Laugier et Paperman (eds) (2005), Le souci des autres. Éthique et politique du care, Paris, Editions de l’EHESS, Paris. (rééd. en 2011).
- Le Goff A. et Garrau M. (2012), Politiser le care ? Perspectives sociologiques et philosophiques, Editions Le Bord de l'eau, Paris.
- Mol, A., I. Moser, et al., Eds. (2010). Care in Practice. On tinkering in clinics, homes and farms. Bielefeld, Transcript.
- Molinier, Laugier, Paperman (eds), 2009. Qu’est-ce que l’éthique du care ? , Paris, Editions Payot.
- Molinier Pascale, 2013, Le travail du care, La Dispute, Paris.
- Paperman, 2013, Care et sentiments, PUF, Paris.
- Pols, J. (2006). "Washing the citizen: washing, cleanliness and citizenship in mental health care." Culture, Medicine and Psychiatry 30(1): 77-104.
- Shakespeare T. (2000), “The Socila Relations of Care”, in Rethinking Social Policy, Lewis G., Gewirtz S., Clarke J. (eds), London-Thousand Oaks, The Open University, Sage Publications Ltd:52-65.
- Shakespeare T. (2006), Disability rights and wrongs, Routledge, New York.
- Thomas C. (2007), Sociologies of Disability and Illness, Contested Ideas in Disability Studies and Medical Sociology, Palgrave Macmillan, New York.
- Tronto J. (2009) Un monde vulnérable. Pour une politique du care, trad. H. Maury, Paris, La Découverte, 2009.
- Watson, N., Mckie, L., Hughes, B., Hopkins, D., & Gregory, S. (2004). (Inter)Dependence, Needs and Care: the potential for disability and feminist theorists to develop an Emancipatory model. Sociology, 38(2), 331-350
Modalités de soumission
- Les propositions d’article (titre et résumé de 500 mots) sont attendues
pour le 30 septembre 2013.
Une première sélection sera effectuée.
- les articles – conformes aux instructions aux auteurs de la revue - seront à envoyer pour le 31 janvier 2014 et soumis à un processus de double expertise anonyme ;
- la version finale des articles acceptés sera à remettre pour le 31 mai 2014 ;
- les articles seront publiés dans le premier numéro de 2015.
Dossier coordonné par Aurélie Damamme (Université Paris 8, CRESPPA GTM) Emmanuelle Fillion (Maison des sciences sociales du handicap) et Myriam Winance (INSERM)
Les articles doivent suivre les instructions aux auteurs de la revue « Alter », disponibles sur le site de la revue.
Les propositions d’articles devront être envoyées aux trois adresses : fillion@vjf.cnrs.fr, winance@vjf.cnrs.fr, adamamme@yahoo.fr
Editor-in-Chief
- Henri-Jacques Stiker
Rédacteurs associés
- Alain Legendre CNRS (France)
- Florence Paterson Centre de sociologie de l'innovation, ENSM Paris (France)
- Isabelle Ville INSERM (France)
Comité de Rédaction
- Gary Albrecht (USA)
- Jean-Yves Barreyre (France)
- Alain Blanc (France)
- Peter Carrington (Canada)
- Franck Chaumon (France)
- Michel Chauviere (France)
- Jean-Christophe Coffin (France)
- Alain Davidson (Scotland)
- Lucia De Anna (Italia)
- Jean-Jacques Detraux (Belgique)
- Serge Ebersold (France)
- Sieglind Luise Ellger-Ruttgardt (Deutschland)
- Patrick Fougeyrollas (Canada)
- Charles Gardou (France)
- Viviane Guerdan (Suisse)
- Anders Gustavsson (Sverige)
- René Jahiel (USA)
- Jean-Louis Korpes (Suisse)
- Mitchell Loeb (Norge)
- David Maldavsky (Argentina)
- Maria Teresa Mantoan (Brasil)
- Anne Marcellini (France)
- Michel Mercier (Belgique)
- Eric Plaisance (France)
- Mark Priestley (England)
- Vololona Rabeharisoa (France)
- Jean Francois Ravaud (France)
- David Rodrigues (Portugal)
- Erik Samoy (Belgie)
- Ana Maria Serrano (Portugal)
- Alain Vilbrod (France)
- Myriam Winance (France)
[1] Laugier et Paperman (2005) ont proposé une exposition synthétique de la pensée du care.
Les réflexions sur l’éthique du care ont ensuite fait l’objet d’autres publications en français, s’appuyant notamment sur des recherches empiriques (Molinier et Paperman, 2009), (Molinier, 2013), (Paperman, 2013), mais aussi en questionnant la portée politique du care (Garrau et Legoff, 2012).
[2] Parmi d’autres. La théorie de l’acteur réseau critique également le sujet autonome et rationnel.
[3] Voir par exemple : (Hughes et al. 2005), (Keith, 1992), (Kittay, 2011), (Watson et al., 2004).
Programme
For thirty or so years in Anglo-Saxon countries, and more recently in France, the ethics of care(a Human and Social Sciences school of thought) has criticised the idea borne by progressive thinking since the Age of Enlightenment of an autonomous rational being existing within itself (the modern, Cartesian, western subject). Care thinking identifies a relational, “attached” subject who constructs him/herself and evolves by and within relationships of care. Authors belonging to this school of thought have therefore focused on the vulnerability and dependence which constitute us all, whoever we are, on the resulting need for relationships of care and on the asymmetry and affective dimension of such relationships. At the same time as promoting a new figure of the person and the citizen, the objective of this school of thought is to rehabilitate the practices and values related to care which are often hidden, unspoken, implicit, etc. by offering an alternative model to the dominant approach of the ethics of justice (Tronto, 1993).
This school of thought cross-cut research on disability, but there encountered often quite radical criticism, particularly from another school of thought, the one that emerged from the mobilisation of disabled persons – the Disability Studies[3]. The latter were developed on the basis of a protest against existing practices, notably those of the medicalization and institutionalisation of disabled persons (developed more particularly in the context of re-education and rehabilitation) which are experienced as being considered as infantilizing, oppressive and segregationist. In the 1970s, disabled people involved in the disabled movement reformulated their experience; it was no longer a case of “individuals not being adapted to society” but of “exclusion by society”. They defined their disability as a social construction, a consequence of the architectural, economic, legal and cultural barriers that society imposes on people with impairments, thus challenging the prevalent attitude whereby disability was the social consequence of a person’s biological and/or psychological deficiency. In this way, the now well-known opposition between the medical model and the social model of disability was formed. Disability Studies demanded that disabled persons be given the capacity to decide for themselves and by themselves and to control their own lives (“Nothing about us without us”). In so doing, they criticised the normativity of the able-bodied human (i.e. the bio-functional norm constituting the human being), whilst at the same time promoting the idea of autonomous subjects, who are the only people able to define and assess the services they require and who must be allowed to control them without being caught in affective links with their carers. This demand for autonomy, combined with strong criticism of the power relationships endured up until now in care practices, has been at the heart of fight by the disabled persons’ movement. Firstly, it led Disability Studies to challenge the pertinence of care thinking, and even to denounce it as the pursuance of an ideology for the domination of disabled people, who were constantly portrayed as being affectively dependent and passive (Keith, 1992). In order to focus on disabled people’s autonomy and their determination to control their everyday lives, these authors defended the implementation of a formalised and functional care relationship, of a contractual nature, excluding any emotional dimension. To contrast with the notion of care, they proposed terms such as help, support or personal assistance (Shakespeare, 2000).
Since then, these two schools of thought have been considerably enriched, developing critical feedback on their own stances and thus opening up interesting perspectives. For example, thinking on care has been careful to distinguish itself from a sort of essentialism that some people had ascribed to it, whereby women are “naturally” disposed to offer care to “naturally” weak beings (children, people who are ill, the elderly or the disabled, etc.). Several authors have drawn particular attention to the issue of care work being allocated to certain social groups in accordance with gender, class and racialization (Glenn, 1992; Tronto, 1993). Above and beyond seeing care in terms of the needs to be met, of receivers and providers, research on care increasingly stresses the notion of interdependence. Authors such as E. Kittay (Kittay and Feder, 2002) have also shown that asymmetrical relationships do not always or necessarily mean power relationships, that care relationships are not univocal and that the roles of provider or receiver are never definitively assigned. Regarding Disability Studies, recent generations have criticised a radical definition of disability which completely ignores the experience of the body and of the impairment, the intimate and private dimension of disability; they wish to produce a less abstract conception of the disabled person (Shakespeare, 2006; Thomas, 2007). Finally, other schools of thought have seized upon this issue; the sociology of techniques, for example, has renewed the approach to care and to the person (Mol and al., 2010; Pols, 2006).
Without converging in their approaches or results, these different avenues of research have in common the fact that they consider how to qualify a person engaged in care relations, through the relationships that the person produces and which produce him/her both in the public space and the private. This determination to show that care is not restricted to a dyadic mother-child relationship was an opportunity to renew theoretical approaches and empirical research. We think it would be useful to continue this debate that has been engaged by those two lines of thought, particularly regarding the way in which they draw attention to the importance of examining how the qualification of the relationship affects the quality – qualification – of the people involved. At a time when public disability policies are revolving around the principles of people’s rights, citizenship and social participation, we believe these issues to be of especial importance.
Themes
Certain avenues of research would appear to be of particular interest:
- the joint/shared dimensions of care, care givers and care receivers in particular, and the role of each within the care relationship. We feel it is important to examine the apparent division between the passive status of those who receive, who are “dependent”, and those who are “active”, who give. This issue relates not only to the one-to-one relationship but also to the configuration conferred upon this relationship by institutions (and disability institutions in particular). What tensions exist between the desire to protect users and the need to defend their autonomy? This line of research might also be an opportunity to question the role of the social participation bodies more and more introduced in public policies on the possibilities for transforming the status of the care receiver;
- the nature of care; one of the issues is that of the forms or types of care given to disabled persons: what are the stakes of this distinct care qualification? Can we talk about medical or medical-social care? What policies, what bodies and what people models are mobilised in the background?
- the value of care; a line of thinking concerning its moral qualification: the care may be good or bad (as demonstrated by the issue of mistreatment). How can we define “good care”? Who is responsible? What points of view are then promoted? What are the different conceptions of care which can be conveyed by actors and theories and in what ways might they be in contradiction with one another, or, on the contrary, be reconciled? Which type of knowledge is needed to take care of others.
- the figure of the “subject” who emerges from each configuration. Within Disability Studies as within care thinking, the idea has been defended that whether or not we are disabled, we are all constructed by relationships, we live only because we eat, we wash, we treat our illnesses. And that as children, our parents or families look after us, that when we are elderly most of us will need help and care to live our everyday lives, and that we are all only “temporarily able-bodied”. Some authors have nevertheless stressed the fact that sometimes we feel and consider ourselves to be autonomous and independent and at other times we feel dependent, subject to the will of others. Other authors have focused more on interdependence than on any dependence-autonomy alternation; and yet others have tried to reconcile both approaches, on each occasion shaping a different conception of the citizen attached to this person.
In publishing a special issue on the theme of “Care and disability”, Alter’s aim is not to return to the debate surrounding the two approaches(Disability Studies vs. ethics of care), but to take a more in-depth look at and renew the issues that it has raised. Proposals may take the form either of articles of a theoretical nature or of articles focusing on empirical data. They may relate to the different dimensions of the care issue within the field of disability.
Bibliography
- Glenn N.E. (1992), “From servitude to service work : historical continuities in the racial division of paid reproductive labor”, Signs, Journal of Women in Culture and Society.
- Hughes, B., Mckie, L., Hopkins, D., & Watson, N. (2005). Love's labours Lost? Feminism, the disabled people's movement and an ethic of care. Sociology, 39(2), 259-275.
- Keith, L. (1992). Who Cares Wins? Women, caring and disability. Disability & Society, 7(2), 167-175.
- Kittay E. (2011). The Ethics of Care, Dependence, and Disability, Ratio Juris, 24(1), pp. 49-58.
- Kittay E.F. and Feder E.F. (2002), The subject of care : feminist perspectives on dependency, Rowman & Littlefield Publishers, Lanham.
- Laugier et Paperman (eds) (2005), Le souci des autres. Éthique et politique du care, Paris, Editions de l’EHESS, Paris. (rééd. en 2011).
- Mol, A., I. Moser, et al., Eds. (2010). Care in Practice. On tinkering in clinics, homes and farms. Bielefeld, Transcript.
- Pols, J. (2006). "Washing the citizen: washing, cleanliness and citizenship in mental health care." Culture, Medicine and Psychiatry 30(1): 77-104.
- Shakespeare T. (2000), “The Socila Relations of Care”, in Rethinking Social Policy, Lewis G., Gewirtz S., Clarke J. (eds), London-Thousand Oaks, The Open University, Sage Publications Ltd:52-65.
- Shakespeare T. (2006), Disability rights and wrongs, Routledge, New York.
- Thomas C. (2007), Sociologies of Disability and Illness, Contested Ideas in Disability Studies and Medical Sociology, Palgrave Macmillan, New York.
- Tronto J. (1993). Moral Boundaries. A Political Argument for an Ethic of Care, New York, Routledge.
- Watson, N., Mckie, L., Hughes, B., Hopkins, D., & Gregory, S. (2004). (Inter)Dependence, Needs and Care: the potential for disability and feminist theorists to develop an Emancipatory model. Sociology, 38(2), 331-350
Calendar
Proposals for articles (title and 500-word summary) to be submitted
by 30th September 2013.
An initial selection will be made;
- the articles – in compliance with the instructions given to the review’s authors – to be handed in by 31st January 2014 and then read by two anonymous referees;
- the final version of accepted articles to be handed in by 31st May 2014;
- the articles will be published in the first issue of 2015.
Project coordinated by Aurélie Damamme (Université Paris 8, CRESPPA GTM), Emmanuelle Fillion (Maison des sciences sociales du handicap) and Myriam Winance (INSERM)
The articles must follow the instructions given to the authors of the “Alter” review, available from http://www.elsevier.com/journals/alter-european-journal-of-disability-research-journal-europeen-de-recherche-sur-le-handicap/1875-0672
Proposals for articles must be sent to three addresses: fillion@vjf.cnrs.fr and winance@vjf.cnrs.fr., adamamme@yahoo.fr
Editor-in-Chief
- Henri-Jacques Stiker
Rédacteurs associés
- Alain Legendre CNRS (France)
- Florence Paterson Centre de sociologie de l'innovation, ENSM Paris (France)
- Isabelle Ville INSERM (France)
Comité de Rédaction
- Gary Albrecht (USA)
- Jean-Yves Barreyre (France)
- Alain Blanc (France)
- Peter Carrington (Canada)
- Franck Chaumon (France)
- Michel Chauviere (France)
- Jean-Christophe Coffin (France)
- Alain Davidson (Scotland)
- Lucia De Anna (Italia)
- Jean-Jacques Detraux (Belgique)
- Serge Ebersold (France)
- Sieglind Luise Ellger-Ruttgardt (Deutschland)
- Patrick Fougeyrollas (Canada)
- Charles Gardou (France)
- Viviane Guerdan (Suisse)
- Anders Gustavsson (Sverige)
- René Jahiel (USA)
- Jean-Louis Korpes (Suisse)
- Mitchell Loeb (Norge)
- David Maldavsky (Argentina)
- Maria Teresa Mantoan (Brasil)
- Anne Marcellini (France)
- Michel Mercier (Belgique)
- Eric Plaisance (France)
- Mark Priestley (England)
- Vololona Rabeharisoa (France)
- Jean Francois Ravaud (France)
- David Rodrigues (Portugal)
- Erik Samoy (Belgie)
- Ana Maria Serrano (Portugal)
- Alain Vilbrod (France)
- Myriam Winance (France)
Categorías
- Sociología (Categoría principal)
- Sociedad > Etnología, antropología
- Sociedad > Estudios de las ciencias > Sociología de las ciencias
- Sociedad > Estudios de las ciencias
- Sociedad > Historia
- Sociedad > Economía
- Sociedad > Estudios políticos
Lugares
- París, Francia (75)
Fecha(s)
- lundi 30 de septembre de 2013
Archivos adjuntos
Palabras claves
- handicap, care, soin, vulnérabilité, travail, relations
Contactos
- Myriam Winance
courriel : winance [at] vjf [dot] cnrs [dot] fr - Emmanuelle Fillion
courriel : fillion [at] vjf [dot] cnrs [dot] fr - Aurélie Damamme
courriel : adamamme [at] yahoo [dot] fr
URLs de referencia
Fuente de la información
- Myriam Winance
courriel : winance [at] vjf [dot] cnrs [dot] fr
Para citar este anuncio
« Care et handicap », Convocatoria de ponencias, Calenda, Publicado el jeudi 04 de juillet de 2013, https://calenda-formation.labocleo.org/254672