Página inicialLes campagnes : espaces d’innovation dans un monde urbain

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Les campagnes : espaces d’innovation dans un monde urbain

The Countryside: spaces of innovation in an urban world

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Publicado lundi, 15 de juillet de 2013

Resumo

L'UMR CNRS 6590 ESO et la commission de géographie rurale du CNFG, en collaboration avec les commissions de géographie rurale britanniques, allemandes et espagnoles, organisent à Nantes du 02 au 06 juin 2014 un colloque international de géographie rurale sur « Les campagnes : espaces d'innovation dans un monde urbain ». Il s’agit de poursuivre les travaux engagés sur les transformations contemporaines  des espaces ruraux en Europe en les croisant plus particulièrement ici avec la notion d’innovation (entendue au sens large du terme). Trois axes de réflexion ont été retenus : pratiques,  valeurs  et  images  de  la  ruralité (réappropriations  et « recyclages ») ; quels innovateurs dans quels contextes d’innovation ? ; échelles et  territoires  de  l’innovation  dans les  campagnes européennes. La pertinence de la notion d’innovation comme grille de lecture des campagnes et son utilisation médiatique pourront également être discutées.

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Argumentaire

Après avoir, à leurs origines, étudié les campagnes comme espace privilégié, les géographies européennes s’en  sont  distanciées  durant  les  années  de  croissance  d’après  la  seconde  guerre  mondiale. Un  ensemble  de travaux  s’est  toutefois  structuré,  depuis  les  années  1960,  pour  montrer  comment  les  campagnes  se  sont adaptées  de  gré  ou  de  force  aux  contraintes  que  leur  imposaient  l’urbanisation  des  espaces  et  des  esprits, l’industrialisation des modes de production et globalement leur marginalisation dans une société urbanisée et mondialisée. Dans ce contexte et parallèlement au retour en grâce des campagnes comme espaces attractifs, leurs ressources propres ont commencé à être étudiées et valorisées comme des points d’équilibre précieux pour  les  sociétés  et  les  territoires.  Les  ressources  naturelles  et  leur  fonction  récréative,  les  ressources alimentaires  et  les  circuits  courts,  les  pratiques  agricoles  post-productivistes,  les  dynamiques  socioéconomiques  territorialisées  sont  devenues  des  objets  d’étude  importants  pour  les  géographes  ruralistes.

Quelle  que  soit  l’échelle  d’observation  retenue,  ces  travaux  portent  tantôt  sur  les  espaces  agricoles  ou  non bâtis  au  sein  des  territoires,  tantôt  sur  les  territoires  ruraux  définis  dans  leurs  relations  relatives  aux agglomérations. Sauf précision, le terme campagne est employé, dans la suite de cet appel à communication, dans ce double sens.

Les travaux de l’unité mixte de recherche CNRS Espaces et sociétés (ESO) et ses colloques reflètent ces orientations : « Quelles campagnes pour demain ? » (Rennes, 1992), « L'environnement et la nature dans les campagnes,  nouvelles  fonctions  entre  dévitalisation et/ou  revitalisation »  (Nantes, 1997),  « Des  campagnes vivantes, un modèle pour l'Europe ? » (Nantes, 2000) et « Faire campagne. Pratiques et projets des espaces ruraux aujourd’hui » (Rennes, 2005).  L’ambition du colloque de Nantes 2014 est de proposer une nouvelle étape  dans  la  traduction  géographique  de  cette  « renaissance  rurale ».  D’une  part,  il  convient  de  montrer comment les habitants des campagnes portent un regard renouvelé, sans doute plus critique et plus utilitaire qu’autrefois, sur la ville et le monde urbain. D’autre part, nous postulons que les campagnes sont devenues des espaces capables d’innover pour surmonter certaines contradictions de la société urbaine qui les englobe.

Il  s’agit  enfin  de  déceler  les  atouts  et  la  compétitivité  des  campagnes  dans  le  nouvel  échiquier  territorial marqué par la décentralisation, le désengagement des Etats, les coopérations interterritoriales, et soumis à une  concurrence  généralisée  (attractivité  résidentielle,  touristique  et  économique,  localisation  des  services publics).

Nous avons choisi d’entrer dans cette problématique par l’innovation car cela permet de mettre l’accent sur les changements, intentionnels ou non, mis en œuvre pour répondre à la demande « urbaine » c’est à dire aux évolutions de la société dans son ensemble. Vécue soit comme l’adaptation à une contrainte soit comme la mise à profit d’une opportunité nouvelle, l’innovation est un processus qui peut porter sur la mise en œuvre de  technologies,  sur  les  pratiques  et  les  usages  sociaux,  comme  sur  les  modalités  d’organisation  et d’évaluation des espaces (aménagements, paysages) et des territoires (mobilisations, régulations, structures de  gouvernement  et  de  gouvernance).  Ces  différents  échelons  de  l’innovation,  de  l’individu  à  l’ensemble européen, peuvent être mis en cohérence territoriale ou thématique soit au sein d’une communication, soit entre elles dans les sessions du colloque. La pertinence de l’innovation comme outil d’analyse des campagnes et son utilisation médiatique pourront également être discutées. L’espace de référence du colloque, l’Europe continent, doit offrir un contexte permettant à la  fois de réaliser des comparaisons valables et d’appréhender la diversité des solutions mises en œuvre d’une région ou d’une nation à l’autre, dans l’Union européenne et hors de ses limites. La dimension internationale du colloque doit aussi permettre de confronter les regards de géographies nationales : l’expérience des précédents colloques bilatéraux comme Baeza en 2007, Colchester en 2009 et Münster en 2011, a montré tout à la fois leurs convergences et leurs complémentarités.

Axes thématiques

Axe 1. Pratiques,  valeurs  et  images  de  la  ruralité : réappropriations  et « recyclages »

« Dépassées » hier, innovantes aujourd’hui ? L’idée  est ici de croiser les temporalités, les acteurs et les espaces, en regardant le renouvellement ou le renouveau de certaines pratiques, valeurs et images, comme si les campagnes bénéficiaient aujourd’hui d’un effet  de balancier. Sous l’effet de la demande urbaine, certaines pratiques, négligées voire ridiculisées dans les années 1950 à 1980, sont remises au goût du jour, réinventées, revalorisées : les circuits courts, l’agriculture biologique ou l’habitat écologique autonome, réputés pratiques « alternatives »  dans  les  années  1980,  deviennent  banals  en  campagne  et  se  diffusent  même  en  ville  où  le jardinage se veut parfois agriculture urbaine. Certaines ressources comme le bocage sont réhabilitées dans un nouveau  contexte  économique  et  politique.  Certaines « résistances  au  changement »  deviennent « visionnaires »,  voire  fer  de  lance  de  l’innovation  technique  et  sociale.  Nous  proposons  quatre  pistes thématiques, non exhaustives.

  • Des modes d’habiter renouvelés

Quelles pratiques « rurales » les nouveaux habitants de la campagne adoptent-ils et qu’apportent-ils avec eux des pratiques « urbaines » ? Faut-il inventer un urbanisme rural à partir de l’urbain dans un rural déjà riche en modes d’habiter et en formes d’habitat spécifiques ? Ne risque-t-on pas de banaliser des paysages ruraux par l’habitat pavillonnaire dans un pays en croissance démographique comme la France, ou à l’opposé d’accepter  que  les  riches  puissent  se  réserver  l’habitat  traditionnel  au  creux  de  paysages  préservés  comme dans nombre de campagnes anglaises ? Quelle est l’incidence du recul démographique (qui libère du bâti) sur les modes d’habiter dans les villages et bourgs allemands ou espagnols ? La variété des situations régionales et locales  permettra  d’éviter  toute  essentialisation  des  processus  socio-culturels  à  l’œuvre :  les  contextes nationaux laissent place à une large créativité des acteurs.

  • Quels paysages pour des campagnes attractives ?

Cette  piste  se  distingue  de  la  précédente  dont  l’échelle  de  référence  vise  surtout  les  individus  et  les familles,  tandis  que  l’attractivité  se  construit  d’abord  collectivement.  Dans  quelle  mesure  les  paysages forgent-ils l’attractivité des campagnes ? Comment concilier une fonction touristique et résidentielle en partie fondée  sur  une  imagerie  verte  ou  bucolique,  que  véhiculent  par  exemple  les   documents  de  promotion immobilière et territoriale, avec la modernisation  agricole des années 1960 et ses paysages types ? Comment les acteurs agricoles, les élus et les habitants des campagnes vivent-ils ce décalage ? Quant au renforcement de nouvelles « images » de la campagne, en lien avec un paradigme néo-naturaliste (place des questions liées à l’environnement), doit-il être compris comme une restauration ou comme une aliénation ? Conduit-il à de la préservation  ou  à  une  instrumentalisation  économique,  comme  le  montrait  par  exemple  le  processus  de « naturbanización» présenté à Baeza en 2007 ?

  • Des formes de cultures émergentes en campagne

Des groupes alternatifs, des marginaux (habitat léger ou mobile), des gens non « pensables » autrefois dans  les  campagnes  (punks,  squatters),  et  qui  s’y  installent  aujourd’hui  sans  rencontrer  forcément  plus  de désapprobation qu’en ville, contribuent parfois à la revitalisation rurale, à l’émergence d’un type de société pluriel ou multiculturel et au renouvellement des sociabilités. Quels sont les lieux et les formes de  la culture dans les campagnes européennes d’aujourd’hui ? Quels sont le poids et le rôle du monde associatif ? Dans les espaces périurbains, quels équilibres s’établissent entre la gouvernance métropolitaine et les aménagements d’initiative habitante ?

  • La reconquête et la réinvention du local

Dans une société urbaine mondialisée, la campagne est peut-être en meilleure posture pour imaginer de nouvelles  figures  du  local  permettant  d’opposer  à  la  banalisation  des  lieux  et  des  modes de  vie des  formes d’expression très variées. La « reterritorialisation » de l’agriculture réinvente les terroirs autour de la multifonctionnalité et du lien social, certains agriculteurs devenant de véritables médiateurs qui donnent du sens aux lieux. Des formes de proximité se construisent autour d’innovations remettant par exemple au goût du jour l’utilisation du  cheval de  trait  jusqu’en  ville  ou  encore  des  matériaux  locaux  pour  l’habitat  et  la  construction.  A  l’inverse, des innovations comme la culture d’OGM, portées par d’autres acteurs ruraux, rencontrent des résistances dans la société.  Entre  les  stratégies  dominantes  des  agriculteurs  (spécialisation,  baisse  du  temps  de  travail) et  la demande urbaine (diversité des produits, labels de qualité, respect de la nature), l’écart peut-il se réduire ?

Autour  du  foncier  et  de  sa  planification  se  nouent  des  mobilisations  et  des  concertations  locales  plus larges.  En  France  par  exemple,  les  « trames  vertes  et  bleues »  introduisent  l’approche  écologique  dans les documents  d’urbanisme.  Dans  les  espaces  ouverts,  certains  groupes  développent  les  pratiques  récréatives (promenade,  cueillettes,  chasse,  pêche),  d’autres  perdent  des  droits  d’accès :  dans  quel  cadre  réguler et concilier ces appropriations et ces pratiques ?

Axe 2. Quels innovateurs dans quel contexte d’innovation ?

Il  s’agit  ici  d’envisager  les  campagnes  comme  lieux d’expérimentation,  d’y  repérer  les  porteurs d’innovations, les contextes et les conditions, particulières ou récurrentes, d’émergence et de diffusion de ces innovations. Mais aussi de regarder comment ce processus met en avant certains acteurs plus que d’autres. Peut-on, enfin, identifier des innovateurs qui s’ignorent ?

  • Trajectoires d’individus et de groupes d’innovateurs

Des exemples de trajectoires d’individus et de groupes d’innovateurs dans divers contextes territoriaux et thématiques  nous  permettront  de  mieux  comprendre  les  conditions  de  l’innovation  dans  les  campagnes européennes. Sur la base de quelles idéologies, de  quels modèles, de quelles expériences ont-ils conçu leur action ? Quels appuis ont-ils pu trouver ? Quels appuis leur manque-t-il ? Peut-on mesurer l’autonomie des acteurs concernés vis-à-vis des systèmes de normes applicables à l’ensemble de la société comme vis-à-vis de ceux qui régissent les sociétés locales ?

  • Les supports de l’innovation

Qu’apporte l’économie sociale et solidaire (ESS) à l’innovation économique et sociale des campagnes, en particulier  les  structures  juridiques  associatives  et  coopératives  (comme  en  France  la  « société  coopérative d’intérêt collectif ») ? Ces structures permettent-elles mieux que d’autres de surmonter les inconvénients de la faible densité ou de mobiliser les forces vives d’un territoire ? Quels sont les services innovants en campagne ?

Jusqu’où  peuvent  s’y  développer  les  opérateurs  locaux  multiservices ?  Comment  s’y  organisent  les  liens intergénérationnels dans un contexte de vieillissement de la population ? Quel rôle attribue-t-on à la jeunesse rurale ?  Veut-elle,  comme  nombre  de  citadins  d’aujourd’hui,  vivre  à  la  campagne ?  Si  oui,  à  quelles conditions ?

  • Expériences de démocratie locale

Les modes d’organisation sociale et territoriale à l’échelon local sont très variés en Europe. Pourront être discutés  ici  les  modes  de  fonctionnement  des  institutions  politiques,  par  exemple  les  expériences  de démocratie participative, mais aussi plus largement les dispositifs qui permettent de mobiliser l’expression populaire,  l’initiative  des  communautés  et  la  recherche  de  compromis  entre  acteurs  locaux.  Les  situations nécessitant des arrangements avec les acteurs de la ville, dans le cadre de relations ville-campagne plus ou moins équilibrées, peuvent être une bonne occasion  d’observer l’évolution des capacités de résistance  et de négociation des populations rurales et de leurs représentants

A noter que s’il s’agit de discuter d’innovations  dans les périmètres territoriaux (redécoupages, fusions, coopérations) ou l’attribution de nouvelles compétences (décentralisation), les communications seront plutôt orientées vers l’axe 3a.

  • Politiques publiques d’incitation à l’innovation

Diversité  ou  convergence  dans  les  politiques  de  développement  rural  en  Europe  peuvent  aussi  être perçues au travers de leur volonté d’innover. Au-delà des politiques normatives comme la PAC qui imposent certains changements, les espaces ruraux sont incités à inventer leurs propres objectifs et méthodes à travers des appels à projets ouverts (initiative Leader, « pôles d’excellence rurale » en France, etc.). Quelles sont aujourd’hui les conditions d’une autonomie de réflexion pour les collectivités rurales face à l’expertise ? Comment fonctionnent les outils de soutien à l’innovation tels que les incubateurs d’entreprises, et avec quelle efficacité ? Quels effets, mobilisateurs ou démobilisateurs, produit une innovation imposée de l’extérieur, comme la mise aux normes des bâtiments d’élevage ?

Il importe enfin de ne pas manquer de recul critique face à l’innovation. D’une part inciter les acteurs à l’innovation peut servir à se défausser de responsabilités politiques face à une crise économique. D’autre part, l’innovation cache parfois bien son jeu entre élaboration et reproduction structurelle. En quoi produit-elle des structures  sociales  renouvelées ?  En  quoi  conforte-t-elle  des  structures  sociales  établies ?  Si  la  campagne européenne est devenue un espace d’innovation, si elle a définitivement rompu avec son image d’arriération sociale, est-elle moins inféodée pour autant au jugement urbain ? Les politiques publiques permettent-elles finalement  aux  campagnes  d’expérimenter  comme  les  géographes  aimeraient  chercher,  sans  entrave  ni œillères ?

Axe 3. Echelles  et  territoires  de  l’innovation  dans les  campagnes européennes

Cet axe vise à expliciter les conditions géographiques de l’émergence et de la diffusion des innovations dans  les  campagnes  d’Europe,  innovations  qui  ont  été  caractérisées  dans  les  deux  premiers  axes.  Pour construire  une  connaissance  commune  du  cadre  entre  nations  participantes,  rien  n’empêche  toutefois  que certaines sessions relevant de cet axe (en particulier du 3a) soient organisées en début de colloque.

  • Evolutions récentes des structures territoriales en Europe

La  question  de  l’organisation  territoriale  et  de  ses  évolutions  (réforme  des  collectivités  territoriales  en France,  bilan  de  l’expérience  des  communautés  administratives  en  Allemagne,  controverses  sur  l’échelle régionale  en  Grande  Bretagne,  etc.)  est fondamentale  pour  comprendre  les  dynamiques  d’acteurs  et l’émergence d’innovations dans les territoires ruraux. Des approches comparatives, sur des bases statistiques ou  compréhensives,  doivent  permettre  aux  participants  de  s’approprier  les  cadres  territoriaux  de  chaque géographie rurale nationale. Comme nous positionnons l’innovation par rapport au monde urbain englobant, il  n’est  en  outre  pas  superflu  de  se  demander  en  quoi  la  définition  géographique  du  caractère  rural  des espaces étudiés et les critères de mesure du degré  de proximité ville-campagne permettent d’identifier et de comprendre les innovations.

  • Emergence et diffusion des innovations au sein des espaces ruraux

L’Europe  nous  montre  des  localisations  assez  typées de  certaines  innovations  (éoliennes,  agriculture biologique, systèmes alimentaires locaux, festivals ruraux). Où émergent les nouveaux modèles (agriculture, habitat, énergie) et comment s’opère leur diffusion? Est-ce de proche en proche, par le biais de réseaux, ou de manière  aléatoire ?  Quelle  valeur  d’exemplarité  peut-on  attribuer  aux  expériences  étudiées ?  L’exemple français de SCoT périurbains distincts de celui de  leur pôle urbain (La Rochelle/ Pays d’Aunis) peut éclairer :

en quoi ces territoires qui se revendiquent ruraux mais qui dépendent de la ville voisine s’accommodent-ils du développement métropolitain ? La notion d’espace intermédiaire, fondamentale dans un pays d’urbanisation diffuse comme l’Allemagne, peut être ici appropriée: en quoi ces espaces construisent de nouvelles façons de vivre, de nouvelles mobilités (pas forcément « pendulaires »), de nouveaux rapports entre rural et urbain, de nouveaux modes de production ?

  • Localisme et proximité en débat

Nous  attendons  que  puissent  être  discutés  les  enjeux  de  compétition  entre  territoires,  puisque l’innovation  est  un  facteur  de  compétitivité,  ce  qui  signifie  qu’elle  peut  jouer  « contre »  des  territoires concurrents.  A  contrario,  quelles  solidarités  interterritoriales  peut-on  identifier ?  S’agit-il  de  partager l’innovation, de partager les ressources ? Les modes de transport (transports en commun, à la  demande, co-voiturage) semblent ainsi un thème révélateur du lien entre innovation et recomposition territoriales. Il en va de même de l’énergie : comment la produire,  comment  la  consommer ?  Des  conflits  entre  planifications  nationale  et  locale  peuvent être identifiés : les campagnes doivent-elles produire de l’énergie pour le marché général, pour elles-mêmes, pour les villes voisines ? Peuvent-elles se montrer économes et ouvrir la voie pour leur environnement régional ? Il est ainsi avéré que les habitants des campagnes produisent moins de déchets ménagers que les citadins…

  • Comparabilité et transférabilité de l’innovation

Du point de vue scientifique, peut-on comparer ce qui se passe dans les campagnes de différentes nations européennes ? Comment la spécificité des contextes juridiques, socio-économiques et culturels peut-elle être invoquée pour argumenter ou invalider les comparaisons ? Comment les acteurs locaux s’y prennent-ils pour réaliser eux-mêmes cette évaluation, par exemple lorsqu’ils découvrent des innovations pertinentes dans un pays qu’ils visitent ?

Peut-on faire une étude critique des politiques qui revendiquent explicitement, comme l’initiative Leader, la transférabilité des expériences ? La comparaison  ou le transfert peuvent s’apprécier à différentes échelles : entre nations européennes ; d’une région à l’autre ; d’un lieu à l’autre. Le degré de divergence des contextes s’amenuise  alors,  mais  l’on  sait  bien,  en  espace  rural,  que  de  petites  différences  entre  localités  voisines peuvent construire des murs d’incompréhension ! La  transférabilité des innovations suppose alors que l’on innove  aussi  dans  l’ouverture  des  esprits.  Cette  ouverture  des  esprits  semble  être  un  mouvement  réel  et heureux de nombreuses campagnes contemporaines en Europe, en particulier lorsque la bascule migratoire a permis une plus grande diversité de leur population: des exemples et des analyses qui le montreraient seront les bienvenues !

Modalités de soumission 

La date limite de réception des propositions de communication est fixée

au 15 octobre 2013.

Adresse d’envoi des propositions de communication : rural.conference@univ-nantes.fr

Les propositions sont présentées en fichier pdf sur une feuille A4 recto-verso.

  • Au recto figurent le titre de la  communication  dans la  langue  de  la  proposition,  suivie  de  la  traduction  de  ce  titre  dans  les  trois  autres langues du colloque, et, pour chaque auteur ou coauteur, ses noms, prénoms, titres universitaires, position actuelle et institutions de rattachement ainsi que son e-mail.
  • Au verso sera à nouveau indiqué le titre dans la langue  de  la  proposition,  et  celle-ci  sera  résumée  en  caractère  11  en  précisant  obligatoirement  la problématique, la méthodologie (y compris le ou les terrains retenus pour les approches empiriques) et les principaux  résultats  qui  seront  soumis  à  discussion. 

Les  éléments  de  la  proposition  (recto  comme  verso) seront susceptibles d’échanges entre tous les membres du comité scientifique et ne doivent donc pas avoir un caractère confidentiel.

Les auteurs seront prévenus de la sélection de leur proposition début décembre 2013, et devront remettre leur  communication  écrite,  ou  à  défaut  un  long  résumé,  fin  avril  2014,  pour  une  diffusion  des  actes (numérique ou papier, sans ISBN) dès avant le colloque, ceci afin de faciliter les discussions en séance.

Les communications seront présentées dans une des quatre langues du colloque, des instructions seront données quant à l’opportunité de présenter des diaporamas bilingues français / anglais.

Après le colloque, les auteurs auront jusqu’au 20 septembre 2014 pour soumettre des textes révisés en vue de leur publication, qui sera envisagée par le  comité scientifique sous forme de dossiers proposés à des revues reconnues ou d’ouvrages collectifs proposés à des éditeurs scientifiques éprouvés, en tenant compte des thématiques et du choix de langue de chaque auteur. Aucune garantie de publication n’est apportée par le comité scientifique, qui préviendra fin 2014 les auteurs de la proposition qui leur est faite, sous réserve d’avis favorable des relecteurs externes des revues et des éditeurs sollicités.

Comité scientifique

  • BERMOND (Dr. Michaël - ), Université de Caen, Basse-Normandie, France
  • BORN (Pr. Karl Martin - ), Universität Vechta, Niedersachsen, Deutschland
  • CAWLEY (Pr. Mary - ), National University of Ireland, Galway, Eire
  • CLOUT (Pr. Hugh - ), University College, London, United Kingdom
  • DESLONDES (Pr. Olivier - ), Université Lyon 2, Rhône-Alpes, France
  • ESPARCIA PÉREZ (Pr. Javier - ), Universitat de València, València, Espana
  • FIRMINO (Pr. Ana - ), Universidade nuova de Lisboa, Lisboa, Portugal
  • FORTUNEL (Dr. Frédéric - ), Université du Mans, Pays-de-la-Loire, France
  • GRABSKI-KIERON (Pr. Ulrike - ), Universität Münster, Nordrhein-Westphalen, Deutschland
  • HALFACREE (Dr. Keith - ), University of Swansea, Wales, United Kingdom
  • JOUSSEAUME (Dr. Valérie - ), Université de Nantes, Pays-de-la-Loire, France
  • LACQUEMENT (Pr. Guillaume - ), Université de Perpignan, Languedoc-Roussillon, France
  • LE CARO (Dr. Yvon - ), Université Rennes 2, Bretagne, France
  • MADELINE (Pr. Philippe - ), Université de Caen, Basse-Normandie, France
  • MARGETIC (Pr. Christine - ), Université de Nantes, Pays-de-la-Loire, France
  • MATA OLMO (Pr. Rafael - ), Universidad Autonoma de Madrid, Madrid, Espana
  • MOLINERO HERNANDO (Pr. Fernando - ), Universidad de Valladolid, Castilla y León, Espana
  • MORRIS (Dr. Carol - ), University of Nottingham, East Midlands, United Kingdom
  • PIERRE (Dr. Geneviève - ), Université d’ Angers, Pays-de-la-Loire, France
  • PLAZA GUTIÉRREZ (Pr. Juan Ignacio - ), Universidad de Salamanca, Castilla y León, Espana
  • POULOT (Pr. Monique - ), Université Paris-Ouest, Ile-de-France, France
  • POUZENC (Dr. Michaël - ), Université de Toulouse 2, Midi-Pyrénées, France
  • QUEVA (Dr. Christophe - ), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Ile-de-France, France
  • REICHERT-SCHICK (Dr. Anja - ), Universität Trier, Rheinland-Pfalz,Deutschland
  • ROSSI (Pr Luisa - ), Universita di Parma, Emilia-Romagne, Italia
  • ROTH (Dr. Hélène - ), Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, Auvergne, France
  • SOULARD (Dr. Christophe Toussaint - ), INRA de Montpellier, Languedoc-Roussillon, France
  • WALFORD (Pr. Nigel - ), Kingston University, London, United Kingdom

Comité d’organisation

  • BACCONNIER-BAYLET (Dr. Sandrine - ), Université du Mans, Pays-de-la-Loire, France
  • BERMOND (Dr. Michaël - ), Université de Caen, Basse-Normandie, France
  • DESLONDES (Pr. Olivier - ), Université Lyon 2, Rhône-Alpes, France
  • FORTUNEL (Dr. Frédéric - ), Université du Mans, Pays-de-la-Loire, France
  • GUIU (Dr. Claire - ), Université de Nantes, Pays-de-la-Loire, France
  • JOUSSEAUM E(Dr. Valérie - ), Université de Nantes, Pays-de-la-Loire, France
  • LACQUEMENT (Pr. Guillaume - ), Université de Perpignan, Languedoc-Roussillon, France
  • LE CARO (Dr. Yvon - ), Université Rennes 2, Bretagne, France
  • MADELINE (Pr. Philippe - ), Université de Caen, Basse-Normandie, France
  • MARGETIC (Pr. Christine - ), Université de Nantes, Pays-de-la-Loire, France
  • MARIE (Dr. Maxime - ), Université de Caen, Basse-Normandie, France
  • MONTEMBAULT (Dr. David - ), Université d’ Angers, Pays-de-la-Loire, France
  • PIERRE (Dr. Geneviève - ), Université d’ Angers, Pays-de-la-Loire, France
  • RIVIERE (Dr. Jean - ), Université de Nantes, Pays-de-la-Loire, France
  • ROUGET (Dr. Nicolas - ), Université de Valenciennes, Nord-Pas-de-Calais, France

Locais

  • Nantes, França (44)

Datas

  • mardi, 15 de octobre de 2013

Palavras-chave

  • géographie rurale, espaces ruraux, campagnes, innovations, agriculture, groupes sociaux

Contactos

  • Yvon Le Caro
    courriel : yvon [dot] lecaro [at] uhb [dot] fr

Urls de referência

Fonte da informação

  • Michaël Bermond
    courriel : michael [dot] bermond [at] unicaen [dot] fr

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« Les campagnes : espaces d’innovation dans un monde urbain », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado lundi, 15 de juillet de 2013, https://calenda-formation.labocleo.org/255439

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