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Conditions de vie et d'études : ressources et stratégies des étudiants en mobilité internationale
Living and study conditions: resources and strategies of students in international mobility
Publicado el mardi 09 de janvier de 2018
Resumen
De plus en plus d’étudiants font l’expérience d’une mobilité dans le cadre de leurs études. Que ces mobilités soient longues ou temporaires, horizontales ou verticales, ces étudiants partagent une même particularité, celle d’être des étudiants que l’on appelle étrangers, ou internationaux, mais les situations dans lesquelles ils se trouvent sont pourtant diverses. Les données dont nous disposons relèvent notamment d’enquêtes menées par des institutions, universités, observatoires nationaux, etc. Il s’agit souvent d’études quantitatives qui s’inscrivent dans des politiques d’attractivité afin d’évaluer les services rendus aux étudiants étrangers. Les études qualitatives, tant en Europe qu’au Canada par exemple, ont porté sur l’expérience vécue, interrogeant les conditions socio-économiques dans lesquelles ces étudiants vivent leur mobilité, leurs conditions de vie, liées au logement, aux aspects culturels, à l’intégration dans la vie universitaire et locale. Elles posent cette question centrale : ces conditions de vie influent-elles sur la réussite académique et les conditions d’études de ces étudiants internationaux ?
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L’Agence Erasmus + France / Éducation Formation est l’agence nationale en charge du programme européen Erasmus+ pour l’éducation et la formation. Sa revue scientifique transdisciplinaire, Journal of international Mobility, réunit les contributions relatives à toutes les dimensions de la mobilité internationale des personnes dans le cadre de l’éducation et de la formation en Europe et dans le monde. Elle a notamment pour objectif d’aider à mieux comprendre les conditions et l’impact de la mobilité afin d’alimenter la réflexion des chercheurs et des décideurs politiques qui ont vocation à la soutenir. L’agence lance à présent un appel à contributions pour le sixième numéro, autour de la thématique suivante : Conditions de vie et d’études : ressources et stratégies des étudiants en mobilité internationale
Argumentaire
De plus en plus d’étudiants font l’expérience d’une mobilité dans le cadre de leurs études. Que ces mobilités soient longues ou temporaires, horizontales ou verticales (Teichler, 2017 à paraître), ces étudiants partagent une même particularité, celle d’être des étudiants que l’on appelle étrangers, ou internationaux, mais les situations dans lesquelles ils se trouvent sont pourtant diverses. Ces périodes de mobilité sont vécues comme autant d’expériences uniques, mouvantes selon les situations qui appellent à les effectuer et selon les origines géographiques; elles peuvent être vécues comme une période de vie et d’études à part pour les étudiants en mobilité temporaire de type Erasmus +, comme une opportunité pour de meilleures études et une meilleure insertion professionnelle pour ceux qui s’expatrient pour un diplôme, ou encore comme le départ d’une nouvelle vie à l’étranger pour ceux qui prévoient de s’installer durablement dans le pays de leurs études ou élaborent ce projet au cours de leur séjour d’études (Guilbert et Prévost, 2009). Les conditions de vie et d’études de ces étudiants varient également en fonction des pays dans lesquels ils s’installent, temporairement ou durablement, au regard des contextes institutionnels, juridiques, politiques, sociaux en œuvre (Vatz Laaroussi, Bernier et Guilbert, 2013). S’entrechoquent alors les histoires de vie, les anticipations et aspirations au cours de la mobilité et ces contextes qui influent sur les réalités vécues. Nous devinons alors la diversité des situations et l’inégalité des enjeux.
Les données dont nous disposons relèvent notamment d’enquêtes menées par des institutions, universités, observatoires nationaux, etc. Elles s’intéressent à divers aspects et notamment à la satisfaction des étudiants quant à leur séjour à l’étranger : satisfaction générale, qualité des cours, des infrastructures, logement, accueil, accompagnement, etc. Il s’agit souvent d’études quantitatives qui s’inscrivent dans des politiques d’attractivité afin d’évaluer les services rendus aux étudiants étrangers.
Toutefois depuis le lancement des politiques de mobilité européenne à travers Erasmus puis Erasmus +, les études ont augmenté dans un certain nombre de disciplines[1] et se sont penchées sur différentes dimensions de cette expérience mobilitaire : tant en termes de logiques institutionnelles que de stratégies individuelles des divers acteurs concernés par les processus en jeu dans la mobilité. Ainsi les études réalisées à la fois sur les politiques de mobilités et l’expérience individuelle des étudiants en contexte étranger ont commencé dès la fin des années 90 / début des années 2000. Elizabeth Murphy-Lejeune (1998) en a été le chef de file, elle est à l’origine d’un véritable tournant paradigmatique dans les conceptions et analyses de la mobilité, adoptant l’approche qualitative dans un champ jusque-là essentiellement occupé par le quantitatif[2].
Les études qualitatives, tant en Europe qu’au Canada par exemple, ont porté sur l’expérience vécue (Ballatore, 2007 ; Guilbert et Prévost, 2009 ; Gagnon, 2016), interrogeant les conditions socio-économiques dans lesquelles ces étudiants vivent leur mobilité, leurs conditions de vie, liées au logement, aux aspects culturels, à l’intégration dans la vie universitaire et locale. Elles posent cette question centrale : ces conditions de vie influent-elles sur la réussite académique et les conditions d’études de ces étudiants internationaux?
1. Les conditions de vie
Parmi les facteurs orientant la mobilité vers une expérience vécue de manière positive, mitigée ou même négative, la question des moyens financiers sur place semble être déterminante. Ils sont à la fois garants de l’accès à un logement qualitatif, ils vont déterminer le volume des pratiques immersives sociales et culturelles ou encore celui de la pratique ou non d’une activité rémunérée à côté des études. Les politiques en ce sens varient considérablement d’un pays à l’autre, certains interdisant un emploi parallèlement aux études, d’autres au contraire le facilitant non seulement sur le campus universitaire mais également dans la localité des études (Belkodjja et Vatz Laaroussi, 2012).
Les pratiques liées aux loisirs, aux activités culturelles, aux déplacements spatiaux des étudiants créent des zones de clivage ainsi que l’indique Eugénie Terrier (2009) : « Ce sont les mobilités « de loisirs » qui nous permettent de discerner des différences parmi les étudiants en mobilité internationale ». La majorité des étudiants internationaux « profitent de leur séjour pour faire des visites et voyager » (ibid.), toutefois des disparités sont observées en fonction de la régularité de ces visites et voyages (ibid.; Anquetil, 2011). Eugénie Terrier (ibid.) dresse des profils de mobilité, des plus sédentaires dans leur ville d’accueil aux hypermobiles : les étudiants africains seraient les plus sédentaires, les Asiatiques afficheraient une mobilité moyenne, quant aux étudiants européens ou d’Amérique du Nord, ainsi que les étudiants en mobilité courte (moins de six mois), ils seraient les plus mobiles. Mais cette variable « continent d’origine » ne semble pas être entièrement opérante pour expliquer les différences quant aux conditions de séjour. D’autres variables telles que les ressources sociales, le capital mobilité et surtout « la signification que l’étudiant attribue à sa migration pour études » sont déterminantes (Terrier, 2009 ; Endrizzi, 2010). Sur cette fonction que l’étudiant se donne, Vassiliki Papatsiba (2003) rappelait la conscience dans laquelle l’étudiant Erasmus, spécifiquement, affirme son rôle d’étudiant ; rôle porté et conféré par le contexte académique dans lequel la mobilité s’inscrit et les finalités académiques et citoyennes (ouverture à l’altérité) auxquelles elle répond.
Le logement de l’étudiant constitue aussi un enjeu pour son insertion sociale (Erlich, 2012). La multiplication des relations que permet l’autonomie résidentielle, notamment en cité universitaire, permet de structurer les opportunités de rencontres et de sociabilités. La satisfaction des étudiants est ainsi largement liée à cette première réelle expérience d’indépendance résidentielle (Ballatore, 2007). Comment le choix du logement, en résidence universitaire, en colocation avec des étrangers ou des natifs du pays, en logement individuel, etc. influence-t-il ainsi les conditions de vie et d’études ?
2. Les conditions d’études
Sur le plan académique, le rapport aux études des étudiants en mobilité peut s’appréhender selon différents axes : rapport aux notes, à l’évaluation, interaction en classe, implication de l’étudiant dans son cursus académique (Agulhon, Ennafaa, 2016), rapport aux professeurs, en considérant notamment les normes culturelles de proximité ou de distance hiérarchique (Gyurakovics, 2014), les pratiques de l’autonomie ou le sens de la responsabilisation dans les études (Gohard-Radenkovic, 2000). L’attrait et le défi de s’adapter à de nouveaux contextes peuvent tenter plus d’un « étudiant aventurier » selon l’expression de Papatsiba (op. cit., 2003). Qu’il s’agisse d’étudiants en provenance de l’espace européen ou d’autres régions du monde, nombre d’entre eux choisissent des destinations d’études où les cultures académiques et sociétales diffèrent fortement de celles de leur pays d’origine.
Un certain nombre de travaux se sont penchés sur les cultures académiques et les codes tant sociolinguistiques que socioculturels attendus, comme sur les pratiques académiques, le plus souvent implicites et évidentes pour les locaux, que les étudiants étrangers doivent apprendre à décoder et à comprendre pour pouvoir s’insérer dans le tissu relationnel universitaire au quotidien (Gohard-Radenkovic, 1995). Saeed Paivandi (2016) interroge ainsi les interactions des étudiants dans le milieu universitaire, soit avec des administratifs, des professeurs, des pairs, etc.
Le programme Erasmus a fait l’objet d’études interrogeant la réussite des étudiants Erasmus en mobilité, leur rapport avec le corps professoral ou plus largement la façon dont ils investissent leur établissement d’accueil. Nous pouvons notamment citer les travaux de Magali Ballatore (2007) qui montrent la diversité des expériences scolaires entre étudiants britanniques, français et italiens en Erasmus tout en rappelant que « l’université reste le lieu central de l’expérience des étudiants Erasmus ». Manuel Souto-Otero (2008) a, quant à lui, souligné les difficultés des étudiants Erasmus concernant les études compte tenu des problèmes d’adaptation au nouveau système et des soucis de reconnaissance des crédits acquis pendant la période de mobilité. Cet auteur a également montré que le métier d’étudiant s’appuie sur des schèmes culturels intériorisés, insuffisamment questionnés, qui entrainent des variations importantes dans la relation aux apprentissages. Le niveau de langue et les codes linguistiques acquis avant l’arrivée dans le pays d’accueil sont aussi des variables importantes à prendre en considération pour mieux comprendre l’adaptation ou l’inadaptation de l’étudiant mobile aux contenus d’enseignement. L’apprentissage de la langue étrangère est en effet un obstacle majeur permettant d’expliquer des conditions d’étude différenciées d’un étudiant à l’autre.
Les relations interpersonnelles que les étudiants internationaux peuvent nouer sur place avec les autochtones constituent également un moyen de favoriser une meilleure intégration à la culture universitaire du pays d’accueil. Les associations étudiantes jouent à ce titre un vecteur important de sociabilité, pouvant également favoriser l’apprentissage de la langue (Nanaki, 2009).
Ainsi plusieurs questions se posent :
- Peut-on reconnaitre des similitudes entre types de mobilités, origines géographiques, pratiques académiques, socioculturelles, etc. qui peuvent avoir des effets sur les situations que ces étudiants vivent au quotidien au cours de leur mobilité ?
- Quelles sont les situations vécues par les étudiants ? Comment le choix du logement, en résidence universitaire, en colocation avec des étrangers ou des natifs du pays, en logement individuel, etc. influence-t-il les conditions de vie et d’études ?
- Comment les ressources, l’aide financière familiale, ou autre, ont-elles un impact sur leurs modes de vie, leurs stratégies d’insertion ?
- Comment les étudiants s’adaptent-ils aux obstacles ou tirent-ils profit des ressources mises à leur disposition ? Peut-on dresser des typologies d’obstacles auxquels ces étudiants doivent faire face ainsi que des ressources personnelles et institutionnelles qu’ils mobilisent pour les surmonter, par la résilience et l’agentivité dont ils font preuve, voire les transformer en atouts et en acquisition de compétences ?
- Quels sont les impacts des conditions de vie sur leur réussite académique ?
- Quels facteurs de réussite d’intégration et d’adaptation à la vie universitaire peut-on identifier ?
- Enfin, quelles sont les stratégies que ces étudiants développent pour maximiser leurs apprentissages tant académiques que sociaux et culturels ? Étant au cœur de leurs projets et de leurs trajectoires, comment élargissent-ils, par un processus d’individuation à l’œuvre, leurs visions du monde et leurs champs d’action ?
Afin de répondre à ces diverses questions sur les conditions de vie et d’études des étudiants en mobilité internationale, nous privilégierons des articles qui s’inscrivent dans les logiques suivantes :
a) Logique comparative entre les pays d’accueil, entre les origines géographiques des étudiants et entre types de mobilité (mobilité encadrée versus mobilité non encadrée)
Les études montrent que les mobilités encadrées, de type Erasmus+, ont donné lieu à un grand nombre d’analyses, contrairement aux mobilités spontanées non encadrées, libres, celles des « free-movers », peu analysées ces dernières années. Or, la mobilité organisée ne correspond pas à la réalité des mobilités internationales pour études. Les mobilités libres sont quantitativement bien plus importantes. Quelles sont les différentes expériences de vie des étudiants selon les types de mobilités ? Le type de mobilité - horizontale - et le caractère régional de la mobilité seraient-ils garants d’une meilleure adaptation et d’un déroulement plus favorable des études ?
Les types de mobilité, ainsi que les origines géographiques semblent être des variables expliquant les vécus des étudiants en mobilité. Des études ont montré par exemple que les conditions de vie étaient favorables aux étudiants de l’Union européenne qui rencontrent moins de difficultés par rapport aux étudiants provenant d’autres zones géographiques (Ennaffaa, Paivandi, 2008). Les différences s’expliquent probablement par des modes de vie et des repères au quotidien qui ne se situent pas au même niveau de proximité culturelle selon les zones géographiques (Erlich, 2013). En outre, ils sont également privilégiés parce qu’ils s’intègrent plus souvent dans des dispositifs d’échanges interuniversitaires, de type Erasmus+, qui facilitent leur adaptation. Le programme Erasmus + garantit par ailleurs des frais d’inscription gratuits dans l’établissement où s’effectue le séjour d’étude. À l’inverse, pour ceux qui ne partent pas avec un statut cadré, mais en tant que « free-mover », les exigences en termes de garantie financière et les coûts d’inscription, plus ou moins élevés en fonction des pays, peuvent s’avérer handicapants pour mener à bien ses études.
Les travaux d’Eva Walker (2016) au sein d’une université française mettent en évidence, à l’instar d’autres travaux, l’incidence des ressources financières sur la réussite des étudiants internationaux et montrent notamment que « si les difficultés économiques sont exacerbées pour les étudiants étrangers, elles le sont en général d’autant plus pour les étudiants d’origine africaine ». Comment les étudiants du Sud vivent-ils alors leur expérience académique et sociale dans leurs pays d’accueil ? Claudio Bolzman et Ibrahima Guissé (2017, à paraître), ont montré, dans un contexte suisse, la précarisation des conditions de vie d’étudiants africains et latino-américains, avec pour conséquence des effets négatifs sur leurs parcours académiques. Ces situations ne peuvent pour autant s’expliquer seulement par l’origine géographique de ces étudiants : ainsi que le montrent les auteurs, les logiques institutionnelles et contextuelles des sociétés d’accueil sont déterminantes quant aux « espaces d’intégrabilité » (Gohard-Radenkovic, 2004) qu’elles offrent à ces étudiants.
b) Logiques institutionnelles et contextuelles
Aux cycles supérieurs, les étudiants et étudiantes cumulent plusieurs transitions simultanées : migrer, étudier, travailler, devenir parent (Guilbert et al., 2013). Ces situations, déterminantes quant à l’insertion et à la réussite académique, demandent une attention particulière des politiques et des services les concernant (Conseil supérieur de l’éducation, 2013). Les logiques institutionnelles et contextuelles sont primordiales pour mieux comprendre les conditions de vie et d’études des étudiants en mobilité. Les politiques d’accueil des étudiants étrangers, à la fois à l’échelle nationale, locale ou institutionnelle influent-elles sur les conditions d’accueil et d’adaptation ? Existe-t-il des procédures d’accompagnement des étudiants, dans les pays d’accueil, facilitant leur intégration sociale ?
Les particularités nationales et locales sont ainsi importantes pour mieux comprendre ces expériences. Les obstacles et les ressources peuvent contraster d’une région à l’autre au sein d’un même pays, les collectivités locales étant au cœur de l’intégration tant des étudiants internationaux que des immigrants (Vatz Laaroussi, Bernier, Guilbert, 2013). On note parfois des écarts critiques entre les logiques des acteurs de l’institution et celle des étudiants internationaux (Gohard-Radenkovic, 2013 ; El Bejaoui, 2017). Dans le même temps, les universités n’hésitent pas à attribuer aux étudiants les plus performants un rôle de recruteur (Belkodja, 2011 ; Garneau et Bouchard, 2013) ou de « passeur culturel » (Curien, 2007 ; Goyer, 2010).
c) Logiques individuelles et expérience étudiante
Les conditions de vie et d’études des étudiants en mobilité relèvent de parcours individuels ; nombre de variables entrent en jeu : les ressources financières, sociales, les pays d’origine, etc. Les profils sociaux et biographiques présentent en effet certains points communs (capital mobilité, potentiel d’adaptation...) mais aussi des variantes. Les expériences de mobilité sont également en jeu pour mieux comprendre les conditions de vie et d’études des étudiants internationaux. Les degrés de sociabilité avec les autochtones, les voyages, les pratiques culturelles et associatives, les retours dans la famille (Ballatore, 2004), le repli sur soi ou au contraire l’ouverture vers l’autre (Erlund, 2014) sont par ailleurs autant de facteurs qui déterminent la réussite de l’expérience étudiante telle que vécue par les étudiants internationaux.
Afin de comprendre ce vécu, il est impératif de reconnaître l’étudiant comme le principal acteur de son parcours de vie (Prévost, 2014 ; Dioh, 2015). Face aux obstacles institutionnels, politiques, juridiques, sont observés des stratégies de bifurcation, de résistance, de contournement, de reconversion, des nouveaux départs, des « stratégies interstitielles » (Robin, 2015) dans des espaces juridiques vacants, des espaces règlementaires ambivalents ou contradictoires, des espaces de ce fait impensés par l’institution (Gohard-Radenkovic, 2017). Comment dans cet espace-temps de la transition, l’étudiant met-il en œuvre son agentivité et développe sa capacité de tirer profit des opportunités qui se présentent en opérant des choix en fonction de ses valeurs, des objectifs qu’il s’est fixés et de son ouverture à l’aventure tant intellectuelle qu’interculturelle ?
Nous pouvons ainsi penser au projet de vie de ces étudiants, dans la diversité de leurs parcours et statuts : ce qu’ils vivent est une intégration académique et professionnelle et la clé de leur réussite se trouve, entre autres, dans les compétences sociales et interculturelles qu’ils développent ou ont pu développer dans leur parcours migratoire (Molinié, 2002 ; Monière et Khater, 2004 ; Collin et Karsenti, 2012).
Les contributions attendues s’articuleront autour de ces axes. Sont invités à soumettre des contributions les scientifiques, professeurs et experts qui se sont emparés de ces objets de recherche.
Les articles attendus pourront être :
- Des travaux de recherche réalisés ou en cours, en présentant les méthodes appliquées tout comme les outils qu’il a été nécessaire de développer pour les travaux menés
- La présentation de dispositifs et d’expérimentations susceptibles d’être transposés
- Des articles de fond sur les questions posées
[1] Champ des langues et cultures étrangères, des sciences de l’éducation, de la microsociologie, de l’anthropologie, de la sociolinguistique, de l’histoire.
[2] Voir à ce sujet le texte de Gohard-Radenkovic (2017,JIM 5) décrivant l’évolution de la recherche et la rupture paradigmatique dans le champ d’analyse des mobilités.
Modalités de soumission
Merci d’adresser vos contributions (article complet) par courrier électronique (document Word)
à revue@agence-erasmus.fr
avant le 31 mars 2018.
Chaque article sera examiné anonymement par deux membres du comité de lecture et un retour sera communiqué à tous les auteurs. Quatre réponses sont possibles suite à l’évaluation : article accepté, article accepté avec demande de modifications mineures, demande de modifications majeures, article rejeté. Le comité de lecture est souverain et ses décisions sont sans appel.
Langues de rédaction acceptées : français, anglais, allemand, espagnol, italien.
Calendrier
- Date limite pour la soumission des articles : 31 mars 2018
- Retour aux auteurs : 15 juin 2018
- Publication : décembre 2018
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Police : Times New Roman 12. Interligne : Multiple 1,15
Les propositions devront comporter :
- le nom et le prénom de l’auteur / des auteurs (seules les premières lettres du nom et prénom seront en majuscule),
- un titre explicite centré,
- un résumé dans la langue de rédaction (français, anglais, allemand, espagnol, italien) et sa traduction en anglais ou en français (1500 signes espaces compris environ)
- 3 à 5 mots-clés,
- une courte biographie de l’auteur dans la langue de rédaction et sa traduction en anglais,
- les références bibliographiques de l’article
Le nombre maximum de signes (33 000) comprend les notes, les espaces ainsi que le résumé, les mots-clés, et les références bibliographiques de l’article.
Références bibliographiques et numériques
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Comité scientifique
- Mathilde ANQUETIL, Université de Macerata, Italie, Professeur de français, Chercheure en didactique du français langue étrangère, mathilde.anquetil@unimc.it
- Magali BALLATORE, Aix-Marseille Université, France, Maitre de conférences en sociologie à l’ESPE, Chercheure au LAMES (Laboratoire Méditerranéen de Sociologie), magali.ballatore@univ-amu.fr
- Thierry BERTHET, Politiste, Directeur de recherche du CNRS au LEST (Laboratoire d’Economie et de Sociologie du Travail), France, thierry.berthet@univ-amu.fr
- Hervé BRETON, Université de Tours, France, Maitre de conférences en sciences de l‘éducation, Chercheur à l’EES (Education Ethique Santé), herve.breton@univ-tours.fr
- Valerie ERLICH, Université Côte d’Azur (UCA), France, Maître de conférences au Département de Sociologie, Chercheur à l’URMIS (Unité de recherche Migrations et sociétés, CNRS 6, UMR 8245), erlich@unice.fr
- Jean-François GIRET, Université de Bourgogne Franche-Comté, France, Professeur de Sciences de l'Éducation, Directeur de l'IREDU ((Institut de Recherche sur l'Education), jean-francois.giret@u-bourgogne.fr
- Aline GOHARD – RADENKOVIC, Université de Fribourg, Suisse, Professeur émérite, Domaine du plurilinguisme et de la didactique des langues étrangères, aline.gohard@unifr.ch
- Lucille GUILBERT, Université Laval, Québec, Canada, Professeure titulaire, Directrice des programmes des 1er, 2e et 3e cycles en ethnologie et patrimoine, Lucille.Guilbert@hst.ulaval.ca
- Claude HOUSSEMAND, Université du Luxembourg, Luxembourg, Professeur de psychologie cognitive différentielle, Directeur de l’Institut Lifelong learning and guidance,; Directeur d’études du Master in Psychology : Evaluation and assessment, Directeur d’études du Master en Médiation, Co-directeur de la revue Orientation Scolaire et Professionnelle, claude.houssemand@uni.lu
- Thomas PERRIN, Université de Lille, France, Maitre de conférences en aménagement et urbanisme, Chercheur au laboratoire TVES (Territoires, Villes, Environnement & Société), Co-responsable du projet EURÉGIO – régions et régionalisme dans l’Union européenne (programme Jean Monnet Erasmus +), thomas.perrin@univ-lille1.fr
- Ingrid de SAINT GEORGES, Université du Luxembourg, Luxembourg, Professeur-Assistant en Education, Co-Directrice de l’Institute for Research on Multilingualism, Directrice d’études du Master in Learning and Communication in Multilingual and Multicultural Contexts, Ingrid.DeSaintGeorges@uni.lu
- Guillaume TRONCHET, Conseiller auprès du Directeur de l’École normale supérieure, Paris, France, Chercheur associé à l’IHMC (Institut d’Histoire Moderne et Contemporaine, ENS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CNRS), Chargé d’enseignement en histoire contemporaine, guillaume.tronchet@ens.fr
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Categorías
- Educación (Categoría principal)
- Sociedad > Sociología
- Pensamiento y Lenguaje > Epistemología y métodos > Métodos de tratamiento y de representación > Métodos cualitativos
Fecha(s)
- samedi 31 de mars de 2018
Palabras claves
- mobilités internationales, conditions d'études, conditions de vie, étudiants internationaux
Contactos
- Nadia Gonthier
courriel : revue [at] agence-erasmus [dot] fr
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Fuente de la información
- Nadia Gonthier
courriel : revue [at] agence-erasmus [dot] fr
Para citar este anuncio
« Conditions de vie et d'études : ressources et stratégies des étudiants en mobilité internationale », Convocatoria de ponencias, Calenda, Publicado el mardi 09 de janvier de 2018, https://calenda-formation.labocleo.org/427791