Max Weber est mort en 1920. Cela fera 100 ans en 2020. Pour cet anniversaire, la revue Klêsis souhaite aborder un pan de son œuvre assez peu exploré de manière générale, ses rapports à la philosophie. En langue française, des travaux importants ont analysé en profondeur les orientations philosophiques de la pensée de Weber. Ils ont pu interroger le problème des valeurs et de l’épistémologie webérienne, mais également sa conception philosophique de la raison et de l’histoire, sa compréhension de la religion dans l’histoire, ou encore ses analyses sur le sujet social rationnel. Dans les autres langues, la longue interprétation que Jürgen Habermas a consacrée à Weber dans sa Theorie des kommunikativen Handelns a donné lieu à une présence philosophique de Weber tout à fait frappante en philosophie politique : Weber est un des pères des philosophes politiques rationalistes contemporains. Enfin, la philosophie de la religion prolonge le travail de Weber sur l’éthique protestante, en montrant d’autres lieux et manifestations d’effets de sécularisation.

Argumentaire

Max Weber est mort en 1920. Cela fera 100 ans en 2020. Pour cet anniversaire, la revue Klêsis souhaite aborder un pan de son œuvre assez peu exploré de manière générale, ses rapports à la philosophie. En langue française, des travaux importants ont analysé en profondeur les orientations philosophiques de la pensée de Weber (ceux de Pierre Bouretz, de Catherine Colliot-Thélène et d’Isabelle Kalinowski par exemple, mais aussi ceux de Raymond Boudon et Pierre Bourdieu, dont la sociologie dialogue constamment avec la philosophie). Ils ont pu interroger le problème des valeurs et de l’épistémologie webérienne, mais également sa conception philosophique de la raison et de l’histoire, sa compréhension de la religion dans l’histoire, ou encore ses analyses sur le sujet social rationnel. Dans les autres langues, la longue interprétation que Jürgen Habermas a consacrée à Weber dans sa Theorie des kommunikativen Handelns a donné lieu à une présence philosophique de Weber tout à fait frappante en philosophie politique, par exemple chez Amartya Sen : Weber est un des pères des philosophes politiques rationalistes contemporains. Enfin, la philosophie de la religion (depuis Ernst Troeltsch, premier héritier de Weber à cet égard) prolonge le travail de Weber sur l’éthique protestante, en montrant d’autres lieux et manifestations d’effets de sécularisation.

Cependant, son œuvre est si vaste, ses thématiques et les disciplines qu’il a mises en œuvre si nombreuses, que de nombreux autres domaines de la philosophie contemporaine sont héritiers de son œuvre. Ce numéro thématique voudrait d’une part faire le point sur la situation philosophique de Max Weber dans la recherche aujourd’hui, et compléter ou prolonger les travaux déjà effectués sur sa « philosophie », en tout cas sur les dimensions philosophiques de son œuvre. Toutes les thématiques sont les bienvenues, parmi lesquelles :

• Weber héritier de l’histoire de la philosophie (Weber et Hegel, Weber et Marx, Weber et Nietzsche, Weber et les néo-kantiens, Weber et Simmel…).
• Weber et la thématique philosophique de la subjectivité rationnelle (l’acteur rationnel, la rationalité en finalité, la rationalité en valeur…).
• Weber et la thématique philosophique de l’histoire (la téléologie rationnelle de l’histoire, les sources matérielles et religieuses de l’histoire, Weber et le marxisme…).
• Weber et la philosophie politique (conservatisme et libéralisme, la question de la vocation, la question du charisme, éthique de conviction et éthique de responsabilité…).
• Weber et la philosophie de la religion (protestantisme et histoire, protestantisme et économie, ascétisme et histoire, la question de la sécularisation, etc.).
• Weber et la phénoménologie (interprétations phénoménologiques de Weber, Weber et Husserl, Weber et Heidegger, etc.).
• Weber et ses interprétations/prolongements (le rôle de Weber pour Heidegger, Lukacs, l’Ecole de Francfort, Habermas, Rawls, Sen, etc.).
• Weber et les enjeux philosophiques contemporains (les enjeux axiologiques, les enjeux religieux, le dialogue des cultures, les nationalismes, l’Europe…).

Ce ne sont là que des indications : les propositions peuvent porter sur d’autres thématiques, tant que leur propos analyse les enjeux philosophiques de l’œuvre de Weber. Les contributions pluridisciplinaires, qui parlent à partir d’autre lieux que la philosophie (anthropologie, sociologie, économie, histoire…), sont très bienvenues.

Conditions de soumission

Les propositions d’article (400 mots) sont à envoyer à Paul Slama :  pslama@uj.ac.za

pour le 31 juillet 2019. 

Les articles définitifs (pas plus de 15 000 mots) seront à remettre pour le 31 janvier 2020. 

Il sera alors demandé à l’auteur de se conformer aux indications de mise en page de la revue (http://www.revue-klesis.org/publier.html).

Les articles en anglais et en allemand sont acceptés.

Les articles définitifs seront évalués en double aveugle.

Comité scientifique

• Francesco Adorno (Professeur, Università di Salerno)
• Saverio Ansaldi (MCF, Université de Montpellier III)
• Fabien Chareix (MCF, Université de Paris IV - Sorbonne)
• Robert Damien (Professeur, Université de Paris X - Nanterre)
• Olivier Depré (Professeur, Université Catholique de Louvain)
• Vincent Descombes (Directeur d'études à l'EHESS)
• Alexandre Escudier (CR, CEVIPOF, Sciences po Paris)
• Luc Foisneau (CR, CNRS - EHESS)
• Jean-François Kervégan (Professeur, Université de Paris 1 - Panthéon Sorbonne)
• Guillaume Le Blanc (Professeur, Université de Bordeaux 3)
• André Martins (Professeur, Universidade Federal do Rio de Janeiro)
• Christian Nadeau (Professeur, Université de Montréal)
• Frédéric Nef (Directeur d'études à l'EHESS)
• Didier Ottaviani (MCF, ENS - LSH)
• Jean-Luc Périllié (MCF, Université de Montpellier III)
• Roger Pouivet (Professeur, Université de Lorraine)
• Marwan Rashed (Professeur, CNRS - ENS Ulm)
• Hans Ruin (Professeur, Södertörns högskola - Stockholm)
• Olivier Tinland (MCF, Université de Montpellier III)
• Denis Vernant (Professeur, Université Pierre-Mendès-France de Grenoble)
• Jean-Michel Vienne (Professeur, Université de Nantes)
• Luc Vincenti (MCF HDR Université de Montpellier III)
• Ruud Welten (Professeur, Utrecht Universiteit)
• Wes Williams (Professeur, University of Oxford)
• Marlène Zarader (Professeur, Université de Montpellier III)

Équipe de rédaction

Fondateurs

• Sylvain Camilleri (Université catholique de Louvain), Sorin Claudiu Marica avec Fabien Crépet et Vincent Seveau

Co-éditeurs

• Patrick Ducray (Lycée Français de Barcelone)
• Guillaume Lejeune (Université de Liège / Universität Leipzig)
• Christophe Miqueu (Bordeaux IV)

Secrétaire de rédaction

• Enrique Utria (Université de Rouen)

Rédacteurs

• Valérie Aucouturier (Université Saint-Louis, Bruxelles)
• Maxime Beaucamp (Université catholique de Louvain)
• Vincent Berne (docteur en philosophie de l'Université de Paris I)
• Clément Bertot (Université catholique de Louvain)
• Florian Cova (Centre interfacultaire en Sciences Affectives. Université de Genève)
• Jean-François Dupeyron (Université de Bordeaux IV)
• Céline Hervet (Université d'Amiens)
• Christophe Laudou (Lycée Français de Madrid)
• Frédéric Lelong (Université Paris I Panthéon Sorbonne / Université de Neuchâtel)
• François Loth (Université de Rennes I)
• Élise Marrou (Université de Paris IV)
• Janie Pélabay (Chargée de recherches Fnsp au Cevipof)
• Christophe Perrin (Université catholique de Louvain)
• Julien Rabachou (Université de Nantes)
• Sébastien Réhault (Université de Lorraine)
• Yann Schmitt (CPGE / CéSor-EHESS)
• Philippe Simay (École d'architecture de Saint-Étienne)
• Paul Slama (University of Johannesburg)
• Ovidiu Stanciu (Université de Bourgogne / Bergische Universitát Wuppertal)
• Ariel Suhamy (Collège de France)
• Claude Vishnu Spaak (Sorbonne-Abu Dhabi)